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Charles Luylier // Crédit photo : Valérie Dubois / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Qui sont ces personnes en centre de rétention administrative (CRA) que la France peine à expulser ? Le profil de ces étrangers occupant ces centres ont radicalement changé ces dernières années. Par manque de place, seuls les profils les plus radicaux y sont désormais placés. 

Admis en centre de rétention administrative (CRA), les étrangers sont retenus pour organiser leur voyage vers un pays qui accepte de les recevoir, le plus souvent celui dont ils ont la nationalité. L'Hexagone compte près d'une trentaine de ces centres. Capacité totale, 1.900 places et les personnes fréquentant ces centres ont radicalement changé ces dernières années.

"Viols, vols, trafic de stupéfiants, troubles à l'ordre public..."

La raison est toute simple, il existe un manque évident de places dans les CRA. Conséquence : seuls les profils les plus radicaux, souvent sous OQTF, sont désormais placés en rétention, explique Frank Rovira, secrétaire Alliance Police dans les Pyrénées-Orientales, où le centre est tout près de la frontière espagnole.

"On n'avait plus à faire à la femme de ménage qui vient chercher du travail en France parce qu'elle n'en a pas dans son pays. Là, on a un profil qui s'est vachement radicalisé. Viols, vols, trafics de stupéfiants, troubles à l'ordre public… Tous ces profils-là qu'on doit renvoyer chez eux", assène-t-il.

Sauf que ce n'est pas gagné, car les pays d'origine de ces détenus ne veulent pas toujours coopérer. Et le problème, c'est que le temps est compté en centre de rétention au. "Au-delà de 90 jours, si nous n'avons pas obtenu un laissez-passer consulaire du pays d'origine, vous n'avez pas d'autre d'autres motifs pour le maintenir en centres de rétention et donc vous vous devez de le rejeter", explique Franck Rovira. Des détenus potentiellement dangereux, relâchés en pleine nature et qui pour 65% d'entre eux, restent en France après leur passage dans ces centres.