Faut-il célébrer Napoléon ? En Corse, où est né l’ancien empereur, les commémorations du bicentenaire de sa mort, le 5 mai prochain, ont débuté en avance par visioconférence. Mais elles sont d’ores et déjà contestées. Pour certains élus, les manifestations prévues ne seraient pas à la hauteur de ce personnage illustre qui a régné au début du 19e siècle.
"La commémoration est indispensable"
En Corse comme sur le continent, Napoléon Bonaparte divise. Mais le bicentenaire de sa mort sera bel et bien commémoré par l'Assemblée territoriale de Corse. Conférences, expositions, présentation d'une collection de timbres à son effigie, de nombreux événements sont prévus à partir du mois prochain. En août, des soirées dansantes et des spectacles autour de l'époque napoléonienne seront également organisées.
Un choix politique assumé. "La commémoration est indispensable. La célébration, on peut comprendre qu'elle soit contestée. En tant que politique, nous sommes chargés de la mémoire. Mais nous la faisons de manière respectueuse de toutes les interprétations historiques", détaille le président de l’Assemblée territoriale de l’île, Jean-Guy Talamoni.
Pour cet élu corse, il n’est pas question "d’imposer un roman national". "Nous ne sommes pas du tout dans un ordre d'idées axiologique, avec le bien et le mal. Nous travaillons sur un personnage, sur une époque", rassure Jean-Guy Talamoni.
Il faut "tirer davantage de bénéfices de la marque Napoléon"
Et pour certains élus de l’île de beauté, commémorer n’est pas assez. "Ça manque d'ambition, il fallait aller un peu plus loin", déplore Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio et leader de l’opposition. "Nous devrions tirer davantage de bénéfices de la marque Napoléon, y compris d'un point de vue touristique et économique", poursuit-il.
Et crise sanitaire du Covid-19 oblige : même à Ajaccio, la ville natale de Napoléon, aucun grand rassemblement n’est prévu.