En France, la pression hospitalière continue de s'accroître alors que le nombre de morts liés au coronavirus s'élève à 40.439 depuis le début de l'épidémie, selon Santé Publique France dimanche. Néanmoins, le ministre de la Santé Olivier Véran a estimé qu'il y avait un "frémissement" et "une forme de ralentissement" dans la progression de l'épidémie.
En Europe, la multiplication des mesures de restrictions a engendré des manifestations. Aux États-Unis, le président élu Joe Biden a annoncé dans un discours qu'il allait créer une cellule de crise contre le coronavirus, qui devra présenter un plan de lutte contre l'épidémie à la date de son investiture. À l'échelle de la planète, la barre des 50 millions de cas a été dépassée.
Les informations à retenir
- La France a enregistré un total de 40.439 morts depuis le début de l'épidémie
- Olivier Véran a estimé qu'on pouvait observer un "frémissement" dans les chiffres de la maladie
- Joe Biden, le président américain nouvellement élu, crée une cellule de crise sur le coronavirus
- Plus dans 50 millions de cas ont été répertoriés dans le monde
Plus de 40.000 morts en France, un "frémissement" dans les chiffres
La France comptabilise officiellement 40.439 décès liés au Covid-19 depuis le début de l'épidémie, selon des données publiées dimanche par l'agence sanitaire Santé publique France. 270 personnes sont mortes durant les dernières 24 heures. Les données sur les contaminations sont incomplètes depuis plusieurs jours, du fait d'un embouteillage informatique qui gênait la remontée des résultats de tests. Des chiffres corrigés seront communiqués lundi, a précisé samedi Santé publique France sur son site.
La pression s'accroît mécaniquement sur les services de réanimation, qui comptaient dimanche 4.539 patients, contre 3.721 au début de la semaine. La capacité totale d'accueil a été elle portée de 5.000 à 6.400 lits, avec un objectif à 7.500, qui pourrait encore être relevé à 10.500 lits.
Néanmoins, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a estimé dimanche qu'il y avait un "frémissement" et "une forme de ralentissement" dans la progression de l'épidémie en France. "Mais il est trop tôt pour juger de l'effet du reconfinement", a-t-il immédiatement nuancé dans l'émission "Questions politiques". "D'ici à la fin de la semaine, nous aurons des données consolidées."
Pas question de confiner les seules personnes âgées pour le gouvernement...
Alors que la crise sanitaire sévit, le gouvernement a exclu, dimanche, un confinement plus strict pour les seules personnes vulnérables, notamment les seniors. "Il n’est pas question d’un confinement imposé pour les personnes âgées", a déclaré le porte-parole de l'exécutif, Gabriel Attal, au Grand Rendez-Vous d'Europe 1.
Pour lui en effet, cela pose des problèmes éthiques et logistiques. L'isolement des personnes âgées présente un "risque psychologique et donc sanitaire". "C'est la raison pour laquelle on a fait le choix, contrairement au mois de mars, de laisser la possibilité de rendre visite aux membres de sa famille qui sont en Ehpad ou en maison de retraite", a-t-il souligné.
Le porte-parole du gouvernement a ajouté que fixer presque arbitrairement un âge à partir duquel des citoyens devraient se confiner était impossible à faire. Par ailleurs, selon lui, beaucoup de personnes âgées vivent actuellement avec leurs enfants ou petits-enfants et sont donc dans l'incapacité matérielle de s'isoler.
... mais l'isolement des malades "justifie un débat"
L'instauration de "mesures de contrôle" des personnes testées positives au Covid-19, afin qu'elles soient "mises à l'abri" pour ne pas propager le virus, "justifie un débat démocratique", a estimé dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran. "Est-ce que nous sommes en mesure, aujourd'hui, d'accepter démocratiquement des mesures de contrôle des personnes qui seraient mises à l'abri, pour éviter qu'une personne potentiellement contagieuse ne sorte ?", s'est interrogé Olivier Véran, invité de l'émission "Questions politiques" de France Inter, Le Monde et Franceinfo.
Le ministre de la Santé s'est toutefois dit "pas intimement convaincu" par cette approche coercitive.
L’état d'urgence sanitaire prolongé
Le Parlement a adopté samedi le projet de loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire après le vote positif des députés lors de l'ultime lecture du texte, mais sans gommer la défiance des oppositions de droite et de gauche.
Échéance au 16 février, instauration d'un régime transitoire jusqu'au 1er avril, recours aux ordonnances : le gouvernement met en avant la situation sanitaire "très préoccupante" provoquée par la deuxième vague de l'épidémie pour justifier la prolongation de ce régime d'exception.
Un tour de vis sanitaire en Europe
La Grèce s'est reconfinée samedi pour trois semaines face à la deuxième vague de la pandémie. Pour chaque sortie, les Grecs doivent obtenir un feu vert des autorités, par SMS. L'amende pour ceux qui ne portent pas le masque a doublé, à 300 euros.
De nouvelles restrictions sont entrées en vigueur en Pologne, qui a enregistré un demi-million de cas : cinémas, théâtres, institutions culturelles sont fermés. Dans les centres commerciaux, seuls les magasins jugés essentiels sont ouverts. Les élèves du primaire vont passer lundi comme les autres élèves à l'enseignement à distance.
Une vague de protestations contre les restrictions
Des violences ont éclaté à Leipzig, dans l'est de l'Allemagne, à l'issue d'une importante manifestation contre les restrictions, lorsque des groupes ont "attaqué" les forces de l'ordre qui avaient appelé à la dispersion du rassemblement. Des ministres et d'autres responsables politiques allemands ont vivement dénoncé ces violences, dimanche. "L'affront à la science, l'incitation à la haine de l'extrême droite que nous avons vus sont épouvantables", a affirmé la ministre de la Justice, Christine Lambrecht, sur Twitter.
Des centaines de complotistes et militants anti-vaccins ont également manifesté à Madrid le long de la promenade du Prado contre la "dictature" du virus Covid-19 et les restrictions imposées par les autorités espagnoles pour tenter d'endiguer l'épidémie.
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Cellule de crise aux Etats-Unis
Le président élu des Etats-Unis, Joe Biden, a annoncé qu'il mettrait en place dès lundi une cellule de crise sur le coronavirus, rassemblant des scientifiques et des experts, pour combattre le principal défi actuellement posé à l'exécutif américain. Les membres de cette cellule de crise devront travailler "sur un plan qui entrera en vigueur dès le 20 janvier 2021", c'est-à-dire le jour de son investiture, a précisé le président élu devant une foule de supporteurs réunis à Wilmington (Delaware) pour fêter sa victoire.
Plus de 50 millions de cas et plus de 1,25 million de morts dans le monde
Plus de 50 millions de cas du nouveau coronavirus ont été officiellement détectés dans le monde depuis le début de la pandémie fin 2019, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir des bilans fournis par les autorités, dimanche à 16h15. Au total 50.010.400 cas, dont 1.251.980 décès, ont été recensés dans le monde depuis le début de la pandémie en Chine en décembre. La hausse du nombre de cas détectés ne s'explique qu'en partie par l'augmentation du nombre de tests pratiqués et de nombreux, pays, notamment en Europe et aux Etats-Unis, font face à une importante nouvelle vague de contaminations.
L'Europe, avec 12,6 millions de cas confirmés (pour plus de 305.700 décès), est redevenue ces dernières semaines l'épicentre de la pandémie. La semaine dernière, sur les 3,9 millions de nouveaux cas enregistrés dans le monde, plus de la moitié (2,1 millions) l'a été dans les 52 pays de la région européenne. Ces sept derniers jours, les pays d'Europe ayant enregistré le plus de nouvelles infections sont la France (381.000 nouveaux cas), l'Italie (223.000), le Royaume-Uni (160.000), la Pologne (159.000) et l'Espagne (143.000).