La manifestation parisienne a débuté vers 14 heures. 1:24
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avec AFP , modifié à
Ce mardi marque la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à l'appel de l'intersyndicale. Selon le ministère de l'Intérieur, 740.000 personnes ont défilé dans les cortèges partout en France, tandis que la CGT revendique plus de 2 millions de manifestants. L'intersyndicale annonce une 11e journée de mobilisation le jeudi 6 avril.

L'intersyndicale a mené sa dixième mobilisation contre la réforme des retraites ce mardi. Avec une mobilisation en baisse par rapport à jeudi dernier : le ministère de l'Intérieur estime qu'environ 740.000 manifestants se sont rassemblés partout en France pour défiler contre le texte, tandis que la CGT revendique "plus de" 2 millions de personnes mobilisées. Des tensions ont également éclaté en marge des cortèges, notamment à Nantes ou dans la capitale. Une 11e journée de mobilisation est annoncée pour le jeudi 6 avril.

Les principales informations :

  • Des tensions en fin de journée place de la Nation à Paris
  • Nouvelle mobilisation jeudi 6 avril
  • Une mobilisation en baisse partout en France, 740.000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur, plus de 2 millions selon la CGT
  • 8,37% d'enseignants en grève, selon le ministère.
  • Le taux provisoire de grévistes atteignait 16,5% mardi midi à la SNCF.

Élisabeth Borne propose à l'intersyndicale de la recevoir "lundi ou mardi"

En pleine crise des retraites, la Première ministre, Élisabeth Borne, a invité les syndicats à Matignon "lundi ou mardi" prochain, a indiqué sur TMC le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. "L'invitation a été envoyée à l'ensemble des membres" de l'intersyndicale, a confirmé l'entourage de la Première ministre. Le message, consulté par l'AFP, propose trois créneaux lundi, mardi, ou mercredi pour "un entretien" avec Élisabeth Borne, sans autre précision.

Un "mail lapidaire", a confirmé Laurent Berger, qui "ira discuter des retraites", notamment pour défendre sa "proposition de médiation" afin de sortir du conflit. "On a encore besoin d'en discuter en intersyndicale", a nuancé la co-déléguée de Solidaires, Murielle Guilbert, qui veut mettre "des conditions avant de s'asseoir à une table". "Ça nécessite une discussion entre nous au préalable", dit également François Hommeril, président de la CFE-CGC.

Des heurts place de la Nation à Paris

Des dégradations et heurts avec les forces de l'ordre ont émaillé mardi à Paris la tête du cortège contre la réforme des retraites, même si le défilé a été plus calme que lors de la précédente manifestation, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les incidents ont notamment eu lieu boulevard Voltaire, peu avant l'arrivée du cortège intersyndical place de la Nation, terme de son parcours dans la capitale.

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Crédits : JULIEN DE ROSA / AFP

Des personnes, pour certaines vêtues de noir et visages masqués, ont pillé un commerce, allumé des feux de poubelles, dégradé du mobilier urbain et jeté des projectiles en direction des forces de l'ordre, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ils étaient plusieurs centaines, selon ces journalistes. Les forces de l'ordre ont chargé et tiré des grenades de gaz lacrymogène pour "disloquer" "le bloc", permettre "l'intervention des pompiers" et "faciliter la progression du cortège", a indiqué la préfecture de police de Paris (PP).

Selon un dernier bilan communiqué par la préfecture, 55 personnes ont été interpellées et 10.000 contrôles ont eu lieu autour de la manifestation. D'autres incidents se sont produits place de la Nation, où la "dispersion" était "en cours" vers 19h30, selon la PP, avec des jets de pavés et bouteilles sur les forces de l'ordre qui ont tiré de nombreuses grenades lacrymogène en retour, selon l'AFP. Au moins quatre blessés ont été pris en charge par des "street medics" (secouristes volontaires), ont constaté des journalistes de l'AFP. Plusieurs pour des blessures à la tête et un, qui portait un brassard presse, pour une blessure superficielle à la jambe. Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, 13.000 policiers et gendarmes - dont 5.500 à Paris - ont été mobilisés pour la 10e journée de protestation contre la réforme des retraites, un dispositif qu'il a qualifié d'"inédit".

Auparavant, un millier de manifestants a envahi les voies de la gare de Lyon avant midi, perturbant un peu plus le trafic. La collecte de déchets est restée perturbée mais le volume de poubelles en souffrance a baissé de nouveau, avec 6.600 tonnes de déchets non ramassés, contre 10.500 vendredi, indique la mairie. La CGT de la filière déchets et assainissement a annoncé la suspension, à partir de mercredi, de la grève des éboueurs et du blocage des incinérateurs, dans l'espoir que la mobilisation puisse "repartir plus fort".

A Bordeaux, les commerçants exaspérés des manifestations

Face aux journées de mobilisation contre la réforme des retraites, la dixième ce mardi, et les violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, les commerçants commencent à perdre patience, comme à Bordeaux où ce commerçant exprime son agacement. "On est ouvert depuis cinq ans donc on a connu les gilets jaunes et les premières grèves étudiantes", déplore-t-il au micro d’Europe 1.

Ces journées de mobilisations lui changent tout son quotidien. "Là, je viens d’éteindre un feu avec un extincteur ménager", raconte-t-il. Mais pour lui, "la partie qui casse le plus aujourd’hui ce sont plus des marginaux, des personnes très organisées". "Ils viennent avec des actions coup de poing et c’est difficile à contenir et à voir arriver. La rue ou les politiques, qui sera le plus intelligent pour repartir au dialogue ? C’est compliqué à savoir", s’interroge le commerçant.

Nouvelle mobilisation jeudi 6 avril

L'intersyndicale en lutte contre la réforme des retraites a appelé mardi à une onzième journée de "grève et de manifestations" le jeudi 6 avril. L'intersyndicale "appelle à des rassemblements syndicaux de proximité définis localement et à une nouvelle grande journée de grève et de manifestations le jeudi 6 avril partout dans le pays", a-t-elle fait savoir dans un communiqué lu par les deux co-délégués de Solidaires, Simon Duteil et Murielle Guilbert.

À Toulouse, beaucoup de jeunes dans le cortège

À l'instar de ce que l'on observe dans la capitale, la mobilisation marque également le pas en région par rapport à jeudi dernier. Selon la préfecture, 25.000 personnes ont manifesté dans la ville rose, un chiffre en légère baisse. Relativement imposant, le cortège comptait toutefois moins de familles que le 23 mars dernier.

Pour Yann Puech, du syndicat SUD-Rail, cette mobilisation déclinante relève de la responsabilité du gouvernement qui tenterait de dissuader peu à peu les manifestants. "Quand le ministre de l'Intérieur dit 'ça va cartonner, on lâche les forces de l'ordre', ça rend le climat délétère. Ils essaient de nous faire peur et notre réponse sera d'être encore plus nombreux en grève jusqu'au retrait (de la réforme)."

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Crédits : Charly TRIBALLEAU / AFP

Pas de quoi refroidir les jeunes qui ont investit en masse le cortège toulousain ce mardi. "Beaucoup de jeunes ne se sentaient pas forcément concernés. Mais là, les gens ne viennent plus que pour les retraites. Ils viennent aussi pour le 49.3 et le manque de démocratie. Je pense que c'est un mécontentement général", estime Clothilde, étudiante au lycée Saint-Sernin de la ville.

La manifestation a été émaillée de plusieurs face-à-face tendu entre les forces de l'ordre et une poignée de participants. Les CRS et les gendarmes mobiles ont tenté de séparer à plusieurs reprises les éléments radicaux - dont les Black Blocks - du reste du cortège. Avant de disperser les manifestants en début de soirée, à l'aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

"Plus de 2 millions" de manifestants selon la CGT

"Plus de deux millions de personnes" ont manifesté mardi en France pour la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, selon un premier décompte de la CGT, alors que le ministère de l'Intérieur a recensé 740.000 manifestants. Le 23 mars, lors de la précédente journée de manifestations, près de 1,09 million de personnes s'étaient mobilisées en France selon la place Beauvau et 3,5 million selon la CGT.

740.000 manifestants en France selon l'Intérieur

Le ministère de l'Intérieur indique ce mardi soir que 740.000 opposants à la réforme des retraites ont battu le pavé partout en France. Un chiffre également en baisse par rapport à la neuvième journée de mobilisation qui avait réuni 1,089 million de manifestants. 

La préfecture de police de Paris a dénombré 93.000 manifestants dans la capitale. Un chiffre en baisse par rapport à jeudi dernier où 119.000 personnes s'étaient rassemblées. De son côté, la CGT en revendique 450.000. Quelques débordements ont émaillé le cortège et 23 personnes ont été interpellées. 

Premiers heurts dans le cortège parisien

De premiers heurts entre forces de l'ordre et un groupe de plusieurs centaines de personnes se sont produits mardi à Paris en tête de la manifestation contre la réforme des retraites, ont constaté des journalistes de l'AFP. Certains membres de ce groupe ont pillé un commerce Leclerc et allumé un feu de poubelles. Les forces de l'ordre ont chargé pour "disloquer" "le bloc", permettre "l'intervention des pompiers" et "faciliter la progression du cortège", a indiqué la préfecture de police, qui a fait état de 22 interpellations peu avant 17 heures.

Une mobilisation en repli partout en France

Cinq jours après un sursaut de participation, la dixième journée de manifestation contre la réforme des retraites rassemblait mardi nettement moins de monde que lors de la journée du 23 mars, d'après les chiffres des syndicats comme ceux des autorités. Le reflux, manifeste, a été confirmé par le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, qui depuis la tête de cortège parisien a fait état d'une baisse de l'ordre de 20%. Proportion vérifiée à Nantes, où les syndicats ont revendiqué 60.000 manifestants, quand la préfecture en a dénombré 18.000.

Selon plusieurs sources policières à Europe 1, à 16 heures, 465 actions ont été signalées partout en France. Au total, près 525.000 personnes ont été comptabilisées, contre près de 850.000 le 23 mars. Le reflux était souvent plus important, en baisse de 30% à 40% à Rennes (13.600 à 25.000), Brest (12.000 à 28.000) ou Bayonne (6.500 à 13.000), jusqu'à 50% à Montpellier (10.000 à 20.000). Même tendance dans la capitale, où la CGT a annoncé 450.000 manifestants, contre 800.000 le 23 mars, les chiffres des autorités n'étant pas immédiatement disponibles.

A Marseille, malgré leur grand écart habituel, les chiffres de la police (11.000) et des organisateurs (180.000) reculaient ensemble d'un tiers. Idem dans de plus petites villes, comme Guéret, où les deux estimations, toujours très proches, ont fondu de moitié à 2.000 participants. Le reflux est encore plus spectaculaire à Rodez, où la police a compté 1.200 manifestants, soit cinq fois moins que le 23 mars, et les syndicats 3.000, soit dix fois moins.

Laurent Berger propose une médiation, le gouvernement dit non

Pour sortir d'un conflit inextricable, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a proposé mardi d'ouvrir une "médiation" afin de trouver "un compromis social". Solution aussitôt écartée par le gouvernement : "On n'a pas forcément besoin de médiation pour se parler", a déclaré son porte-parole Olivier Véran, alors que la veille, Emmanuel Macron avait dit vouloir "continuer à tendre la main aux forces syndicales" mais sur d'autres sujets que les retraites.

 

"Ca va commencer à suffire, les fins de non recevoir", a réagi Laurent Berger depuis la tête du cortège parisien, pointant une réponse "insupportable".

450.000 manifestants à Paris, selon la CGT

Quelque 450.000 personnes manifestaient mardi à Paris pour la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, a annoncé la CGT à l'AFP, alors que le chiffre des autorités n'était pas immédiatement disponible. C'est presque moitié moins que lors de la dernière journée de mobilisation jeudi, où la CGT avait recensé 800.000 manifestants dans la capitale et les autorités 119.000.

La mobilisation s'essouffle à nouveau dans la fonction publique

Après un regain de mobilisation le 23 mars, le taux de grévistes a replongé mardi dans la fonction publique, seuls 6,5% des agents de la fonction publique d'Etat ayant cessé le travail à la mi-journée, selon le gouvernement. Dans cette branche de la fonction publique qui compte au total 2,5 millions d'agents, 15,5% de grévistes avaient été recensés par le ministère jeudi lors de la précédente journée de mobilisation, la première après le recours du gouvernement au 49-3 pour faire adopter sa réforme des retraites.

Mardi en milieu de journée, le taux de grévistes atteignait 3,4% dans les collectivités territoriales (2 millions d'agents) et 5,4% dans la fonction publique hospitalière (1,2 million d'agents). Des chiffres là aussi en recul par rapport à ceux du 23 mars (6,5% de grévistes dans la territoriale et 8,1% dans les hôpitaux).

La France "ne se mène pas à coups de trique", prévient Mélenchon

"La France ne se mène pas à coups de trique", a prévenu Jean-Luc Mélenchon mardi depuis la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, estimant que même "des gens dans la majorité se disent que tout ça est fou". L'Insoumis faisait référence à la fin de non-recevoir du gouvernement à la "médiation" proposée par le patron de la CFDT Laurent Berger pour "trouver une voie de sortie" à la crise sociale, proposition à laquelle les députés Modem se sont dits favorables.

"C'était utile que des propositions soient faites, Laurent Berger l'a fait, j'en ai fait une aussi qui était de remettre tout le dossier des retraites au conseil d'administration de la sécurité sociale", a souligné Jean-Luc Mélenchon. "Ce pouvoir ne veut de rien sinon faire passer de force son texte", a-t-il ajouté. "L'attitude de (la Première ministre Elisabeth) Borne ne nous laisse la possibilité que d'un seul mot d'ordre : 'Qu'elle s'en aille elle et sa réforme'".

Des lycées et des facs bloqués

La jeunesse a poursuivi sa mobilisation mardi pour la dixième journée d'action contre la réforme des retraites, avec des dizaines de blocages d'établissements universitaires, de lycées ou encore de collèges, avant de prendre part aux manifestations, a constaté l'AFP. Le ministère de l'Éducation a fait état de 53 incidents en France devant des établissements scolaires, dont 14 blocages, 27 blocages filtrants, sept tentatives de blocages et cinq autres formes de perturbations (sur un total de 6.960 collèges et 3.720 lycées).

"La jeunesse et les lycéens ont pris part fortement à ce combat contre la réforme des retraites, mais aussi contre la réforme du bac ou encore contre le SNU (Service national universel)", a assuré devant la presse Manès Nadel, responsable fédéral Paris de La Voix Lycéenne, avant le départ de la manifestation parisienne. Son syndicat revendique "500 lycées mobilisés dont 450 bloqués dans toute la France, une mobilisation en hausse". À Paris, des blocages, souvent filtrants, étaient installés devant plusieurs lycées, dont Montaigne (VIe arrondissement), Lavoisier (Ve), Monet (XIIIe) ou Turgot (IIIe).

8,37% d'enseignants en grève, selon le ministère

Le ministère de l'Education a fait état de 8,37% d'enseignants grévistes mardi pour la dixième journée d'action contre la réforme des retraites, dont 7,60% dans le primaire et 9,13% dans le secondaire (collèges et lycées), dans un communiqué diffusé mardi.

Le Snuipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires, avait estimé lundi que 30% des professeurs du primaire seraient en grève mardi. Pour la dernière journée de mobilisation jeudi dernier, le ministère de l'Education avait annoncé un taux d'enseignants grévistes de 21,41%, dont 23,22% dans le primaire et 19,61% dans le secondaire.