Tout ce qu'il faut savoir sur la rentrée scolaire

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Plus de 12 millions d'enfants et d'adolescents reprennent lundi le chemin de l'école pour une rentrée placée sous le signe des réformes. Au programme : un large retour à la semaine de quatre jours en élémentaires et des portables désormais interdits. Europe 1 fait le point.

Lundi matin, des millions d'enfants et d'adolescents vont franchir les portes des écoles, collèges et lycées de France, attendus par quelque 881.000 enseignants de l'Education nationale, qui ont fait eux leur rentrée vendredi. Un rituel bien rôdé, avec son lot de larmes devant les maternelles mais aussi la joie de retrouver les copains pour les plus grands. Europe 1 vous fait vivre cette journée particulière.

Les trois infos à retenir : 

  • 12 millions d'élèves font leur rentrée
  • 85% des communes ont choisi la semaine de quatre jours en maternelle et élémentaire
  • Les lycéens vont expérimenter les premiers effets de la réforme du bac 2021

Entre excitation des enfants et stress des parents. Les cartables sont prêts mais le réveil plus matinal que ces dernières semaines pique un peu pour les enfants, comme Théa qui entre en CE1 mais qui ne voulait pas du tout se lever. La fillette s'est finalement attablée devant ses tartines beurrées et son chocolat chaud aux côtés de ses parents et de son grand frère Sam.

À bientôt 11 ans, il entre cette année en 6ème. "Je suis vraiment excité parce que je suis content de retrouver mes copains et d'avoir de nouveaux profs", confie Sam au micro d'Europe 1. Le jeune garçon va intégrer un collège de garçon. "C'est plutôt cool parce qu'avec les filles, c'est moins marrant." À l'opposée de cette excitation, le père de famille Alex est "clairement le plus stressé" de la famille.

Quels sont les droits des parents ? Si le code du travail ne prévoit rien pour les salariés le jour de la rentrée des classes, certaines conventions collectives permettent toutefois aux parents de bénéficier d’aménagements. Si vous ignorez si vous avez droit à une journée ou une demi-journée de congé pour accompagner votre enfant à l'école, vous pouvez vous référer à l'accord d'entreprise.

"La rentrée en musique". Cette rentrée scolaire, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a voulu la placer "sous le signe du bonheur, de la joie et de la créativité", en renouvelant l'opération "la rentrée en musique". Il encourage les établissements à accueillir les enfants par "des chants ou des concerts". À cette occasion, le violoniste Renaud Capuçon joue au collège Jean Vigo à Épinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, lundi. La musique est "un moyen extraordinaire pour le développement", assure-t-il sur Europe 1.

Quel livre lire pour se replonger dans la rentrée ? 

Plutôt que de proposer le Petit Nicolas de René Goscinny ou Carrie de Stephen King ou encore le Madame Bovary de Gustave Flaubert qui s'ouvre sur l'arrivée dans une classe d'un petit nouveau, le timide Charles Bovary, le spécialiste littérature d'Europe 1, Nicolas Carreau, a choisi Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas pour évoquer la rentrée.

En 1625, d'Artagnan quitte sa Gascogne natale pour Paris, dans l'espoir de devenir mousquetaire. Son père lui fait trois cadeaux (15 écus, un vieux cheval et une lettre de recommandation pour le capitaine des mousquetaires) accompagnés d'un conseil : faire preuve de courage. Arrivé à Paris, le jeune D'Artagnan, se querelle avec trois inconnus, Athos, Porthos et Aramis, et se voit triplement provoqué en duel en quelques heures. Mais avant même de se battre, les quatre hommes se retrouvent confrontés aux gardes du cardinal de Richelieu, et deviennent amis comme chacun sait. "La morale de l'histoire : n'ayez pas peur de rater votre rentrée, soyez juste fidèle à vos principes et tout ira bien."

De la Coupe du monde à La Marseillaise. Jean-Michel Blanquer souhaite que les élèves de CE2 apprennent et connaissent le premier couplet de La Marseillaise. Pour certains, la Coupe du monde de foot a déjà servi de devoirs de vacances. Raphaël, sur le point d'entrer en CE2, connaît son premier couplet de La Marseillaise sur le bout des doigts. Grâce aux sept matches de l'équipe de France cet été, il a appris l'hymne. "J'ai regardé les paroles sur Google et j'ai appris la Marseillaise avec mon papa."

Macron inaugure un nouvel internat en Mayenne. Cette année, le président Macron, accompagné de Jean-Michel Blanquer (Education) et Sophie Cluzel (personnes handicapées) suivra la rentrée dans le collège Jules Renard de Laval, en Mayenne, qui ouvre un internat, forme d'accueil qu'il veut promouvoir, et possède une classe Ulis, adaptée aux élèves atteints de troubles cognitifs ou mentaux. Il y sera accueilli en musique avant de se rendre dans une classe de 6ème, puis d'inaugurer le nouvel internat. Il déjeunera ensuite à la cantine avec des élèves et des enseignants. Le début d'après-midi sera consacré à la classe Ulis. Enfin vers 16 heure, Emmanuel Macron rencontrera les élus locaux.

Une nouvelle classe en Vendée. Alors qu'en mars dernier, Jean-Michel Blanquer avait annoncé 200 à 300 fermetures de classes en milieu rural, certaines petites communes en rouvrent. C'est le cas de l'école de Le Fenouiller, en Vendée qui voit une nouvelle classe s'ouvrir lundi. Avec 300 habitants supplémentaires en trois ans, la bibliothèque a dû être reconvertie en salle de classe. 

"On a acheté un tableau tout neuf, une étagère avec le matériel mis à disposition des élèves. C'est vrai que ça va permettre de favoriser les apprentissages des enfants. En étant moins nombreux, on pourra être plus attentifs à leurs besoins", se réjouit la directrice de l'établissement au micro d'Europe 1, lundi.

Un large retour à la semaine de quatre jours. Pour les élèves de maternelle et d'élémentaire, 85% des communes de France ont choisi la semaine de quatre jours (soit 80% des élèves). Les maires se sont largement emparés de la liberté que leur a octroyée le ministre de l'Education peu après son arrivée rue de Grenelle.

Des classes dédoublées. Dans les écoles élémentaires situées en réseaux d'éducation prioritaire, les enfants seront une douzaine maximum par classe en CP (REP et REP+). Mêmes effectifs réduits pour une partie des CE1 de REP+, soit au total 190.000 écoliers. Cette mesure-phare de Jean-Michel Blanquer se heurte par endroit à un problème de locaux. Si l'école ne dispose pas de deux salles de classe là où il n'en fallait qu'une, les professeurs des écoles pratiquent alors le co-enseignement (deux enseignants pour une classe de 25 élèves).

La fin des portables à l'école. Attention, le portable est interdit à partir de cette année, à l'école et au collège. C'est à chaque établissement de choisir les modalités pratiques pour respecter cette loi, votée durant l'été (téléphones éteints, rangés dans un casier...). La pratique avait été adoptée depuis quelques années par pas mal de collèges et inscrite dans leur règlement intérieur. Mais désormais, les chefs d'établissement vont pouvoir s'appuyer sur la loi.

Le début de la réforme du bac. Au lycée, cette rentrée est surtout marquée par la réforme du bac, qui instaurera un nouvel examen à partir de juin 2021. Leur planning comprendra 54 heures consacrées à l'orientation.

"Remettre de l'ordre dans la maison Éducation nationale". Claudine Fischer, auteur de Ma lutte des classes (L'Observatoire) qui accompagne depuis 40 ans des élèves en échec scolaire, dresse un constat sévère au micro de Nikos Aliagas. Selon elle, l'Éducation nationale "ne veut pas voir les difficultés actuelles". "Les jeunes ne savent plus écrire", regrette-elle. Claudine Fischer appelle donc vivement à "vraiment remettre de l'ordre dans la maison Éducation nationale".

Vers plus de bio dans les cantines ? Dimanche, plusieurs personnalités comme Sophie Marceau, Laurent Mariotte ou encore le boucher Hugo Desnoyers ont signé une tribune et publiée dans Le Journal du Dimanche pour que l'intégration du bio dans notre alimentation aille beaucoup plus loin. Audrey Pulvar, la présidente de la Fondation pour la Nature et l'Homme, a demandé "un bonus pour les restaurants collectifs et les cantines scolaires qui veulent se convertir au bio ou à la haute qualité environnementale", sur Europe 1.

À 9 heures, Wendy Bouchard fait le tour de la question "Bio, laïcité, gratuité… le casse-tête des cantines scolaires" accompagnée de deux invités. Suivez l’émission de lundi ici.

 

Pause histoire de l'école : l'uniforme à l'école est-il une tradition historique ? 

"Non", assure Fabrice D'Almeida au micro d'Europe 1, lundi. Il n'y a jamais eu d'uniforme national en France. Jules Ferry a bien rendu l'école obligatoire pour les enfants, mais n'a jamais imposé de règles pour leurs vêtements. Les règlements indiquaient seulement que les élèves devaient être propres. Mais à cette époque, la pression sociale tenait lieu de règle.

Au 19ème siècle, Napoléon 1er avait imaginé des uniformes pour tous pour que la société soit lisible. Les instituteurs avaient par exemple un uniforme noir. "Si les enfants se ressemblent tous, c'est à cause de leur uniforme d'enfants : pantalon, paletot ou robe à la campagne", rappelle l'historien. Les blouses ou tabliers étaient conseillés par les maîtres pour éviter de se salir et ce, jusqu'à 1968. Pour ceux qui défendent le port de l'uniforme aujourd'hui, ce vêtement serait une manière de se concentrer sur l'essentiel : l'apprentissage.