La France salue la mémoire d’un héros. Cinq jours après sa mort dans l’attaque terroriste de Trèbes, le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame a reçu mercredi l’hommage de la nation. Le président Emmanuel Macron a présidé une cérémonie officielle dans la cour des Invalides à Paris, avant les obsèques religieuses de l'officier, prévus jeudi en la cathédrale de Carcassonne, et son inhumation à Ferrals-les-Corbières, où il résidait.
Un homme "tombé en héros". Encore inconnu il y a une semaine, Arnaud Beltrame est désormais cité comme un modèle de courage et d’abnégation, pour avoir pris la place d’une caissière pendant la prise d’otage du djihadiste Lakdim Redouane vendredi, dans un Super U de l’Aude. Le soldat a finalement succombé à ses blessures quelques heures plus tard. Le président de la République a salué dans son éloge funèbre "la bravoure d’un seul, entraînant la nation à sa suite". Il a également comparé le sacrifice du gendarme à celui des résistants Jean Moulin et Pierre Brossolette.
Cet hommage s’est tenu devant 1.200 invités, parmi lesquelles les otages du supermarché, les familles des victimes et un parterre de personnalités qui comptait de nombreux responsables politiques. De quoi taire pendant quelques heures au moins la polémique sur la gestion par le gouvernement des fichés S.
Quatre morts. Revendiquée par le groupe Etat islamique, l'attaque du Super U de Trèbes à fait quatre morts, et quinze blessés. Les obsèques religieuses des trois autres victimes de Lakdim Redouane se tiendront également jeudi, dans l'Aude, toutes présidées par le père Guitart, curé de Trèbes.
Le terroriste, abattu pendant l'intervention du GIGN, était fiché "S" pour "sûreté de l'Etat" depuis 2014 et inscrit depuis 2015 au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Sa compagne de 18 ans, convertie à l'Islam depuis 2016 et également fichée "S", a été mise en examen mardi et incarcérée.