La grève dans les raffineries françaises de TotalEnergies a été reconduite jeudi après-midi dans l'ensemble des sites engagés dans le mouvement, a indiqué à l'AFP Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe. Le matin même, la grève avait déjà été reconduite "à une très large majorité" sur cinq sites du mouvement. Voici ce qu'il faut retenir ce jeudi.
Les informations à retenir :
- TotalEnergies invite les syndicats à des négociations salariales jeudi à 20 heures
- La CGT, FO, Solidaires et la FSU appellent à une journée de grève interprofessionnelle mardi
- La grève est reconduite dans l'ensemble des sites TotalEnergies engagés dans le mouvement
- La grève est levée à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer mais reconduite à celle de Gravenchon-Port-Jérôme
- TotalEnergies propose 6% d'augmentation aux salariés français
- TotalEnergies propose le versement d'un bonus "exceptionnel" d'un mois de salaire
- Bruno Le Maire a appelé jeudi matin TotalEnergies à "augmenter ses salaires"
Décision vendredi matin pour les recours contre les réquisitions
Le recours en référé de la CGT contestant la réquisition de personnels sur le site d'Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme en Seine-Maritime a été mis en délibéré à vendredi matin, 10 heures, a-t-on appris auprès du greffe du tribunal administratif de Rouen. "L'audience s'est tenue", a annoncé à l'AFP Me Emmanuel Gayat, avocat de la CGT, confirmant la mise en délibéré à vendredi pour ce référé déposé mercredi soir.
"La décision portera sur le nouvel arrêté qui a été pris (jeudi) matin par le préfet" de Seine-Maritime. Ce texte, identique à l'arrêté précédent, pris mercredi soir, prévoit également la réquisition de deux salariés par quart. Rappelant l'"indiscutable" liberté du droit de grève, Me Gayat a plaidé "l'absence de concertations sur les définitions d'un service minimum" sur le site de Port-Jérôme, dont le dépôt a été le premier à avoir été visé par des réquisitions de personnel mercredi. L'activité raffinerie elle n'est pas concernée par la réquisition.
Les premiers camions de carburant quittent le dépôt près de Dunkerque
Des camions de carburant ont quitté le dépôt TotalEnergies de Mardyck, près de Dunkerque dans le Nord, peu après 16 heures jeudi, les premiers depuis plus de deux semaines, après un arrêté de réquisition obligeant des salariés en grève à venir travailler, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le dépôt des Flandres, qui alimente près de la moitié des Hauts-de-France, ne livrait plus de carburant depuis le 26 septembre, provoquant d'importantes difficultés d'approvisionnement depuis début octobre dans la région. La préfecture des Hauts-de-France estime que la moitié au moins des stations-service y sont indisponibles.
Les syndicats de TotalEnergies invités à des négociations salariales jeudi soir à 20 heures
TotalEnergies a annoncé avoir invité jeudi les organisations syndicales représentatives du groupe à des "négociations salariales collectives" à partir de 20 heures, une première depuis le début de la grève lancée par la CGT dans ses raffineries le 27 septembre.
"Compte tenu de l'attitude responsable des équipes concernées par la réquisition décidée par le gouvernement pour rétablir les flux de carburants sortant du dépôt de Dunkerque, la direction invite l'ensemble des organisations syndicales représentatives du Socle social commun à des négociations salariales collectives ce soir à 20 heures", a annoncé la direction du groupe français.
Grève reconduite chez TotalEnergies dans l'ensemble des sites touchés
Les salariés de TotalEnergies ont reconduit jeudi après-midi la grève dans l'ensemble des sites engagés dans le mouvement, a indiqué à l'AFP Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe.
"Le mouvement est reconduit partout, avec toujours de très forts taux de grévistes", a déclaré Thierry Defresne, qui a enjoint la direction à ouvrir "aujourd'hui" des négociations, sans quoi "ça va être très chaud demain (vendredi) à Flandres", dépôt de carburant près de Dunkerque dans le Nord où des grévistes ont été réquisitionnés.
Grève reconduite sur le site Esso-ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme
Les salariés du site Esso-ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme en Seine-Maritime ont reconduit jeudi après-midi la grève tandis qu'elle venait d'être levée à la raffinerie de Fos-sur-Mer quelque jours après un accord entre la direction et deux syndicats majoritaires, a annoncé la CGT.
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"La grève continue sur le secteur du pétrole" à Gravenchon-Port-Jérôme, a indiqué à l'AFP Germinal Lancelin, secrétaire général CGT d'ExxonMobil, après un vote en ce sens des salariés lors de la relève de 14 heures. Dans ce dépôt normand, le ministère de la Transition énergétique a lancé mercredi la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement, afin de débloquer des stocks de carburants et ravitailler les stations-service franciliennes à sec. La réquisition ne vise pas les activités de la raffinerie et donc la production de carburants.
La CGT, FO, Solidaires et la FSU appellent à une journée de grève interprofessionnelle mardi
La CGT, FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, Unef, MNL et la Vie lycéenne ont appelé à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles mardi, selon un communiqué lu lors d'une conférence de presse au siège de la CGT ce jeudi. Les salariés sont appelés à manifester pour "les salaires et la défense du droit de grève", après la décision du gouvernement de réquisitionner des salariés de l'industrie pétrolière pour permettre la distribution de carburant, selon ce texte.
Les signataires dénoncent une "situation de blocage patronale" dans l'industrie pétrolière, et des réquisitions qui constituent "une atteinte inacceptable au droit constitutionnel de grève et aux libertés fondamentales". Ces réquisitions ont été "l'élément déclencheur" qui ont convaincu Force ouvrière de rejoindre l'intersyndicale, a affirmé la représentante de FO, Patricia Drevon, lors d'une conférence de presse au siège de la CGT à Montreuil. L'Unsa et la CFE-CGC, qui ont participé à l'intersyndicale, n'ont pas souhaité le signer, selon Catherine Perret de la CGT.
Grève levée à la raffinerie de Fos-sur-Mer
Les grèvistes de la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ont décidé jeudi de lever la grève, ont annoncé à l'AFP la CGT et la direction d'Esso-ExxonMobil, quelque jours après un accord entre la direction et deux syndicats majoritaires. "Il y a une levée du mouvement à Fos-sur-Mer" votée par les salariés après la relève de 13 heures, a expliqué Christophe Aubert, délégué syndical central CGT, tandis que la direction se disait "satisfaite que ce mouvement se termine".
TotalEnergies propose 6% d'augmentation aux salariés français
Le géant pétrolier et gazier TotalEnergies propose d'augmenter ses salariés français de 6% en 2023, a indiqué à l'AFP le groupe, touché depuis fin septembre par une grève massive dans ses raffineries. "En plus de la prime pour les salariés dans le monde (de 1 mois de salaire), TotalEnergies indique également avoir proposé (pour la France) une enveloppe d'augmentation salariale sur la base de l'inflation 2022, soit 6%", a indiqué la communication du groupe.
TotalEnergies propose le versement d'un bonus "exceptionnel"
Le géant pétrolier et gazier TotalEnergies a annoncé jeudi qu'il comptait distribuer "à l'ensemble de (ses) salariés dans le monde" un bonus équivalent à un mois de salaire, alors qu'il est touché en France par une grève dans ses raffineries. Ce "bonus exceptionnel" sera versé en décembre "sous réserve d'accords salariaux" dans les pays et filiales concernées et sera "plafonné pour les salaires élevés", précise le groupe.
Bruno Le Maire a appelé jeudi matin TotalEnergies à "augmenter ses salaires"
Après l'échec de discussions mercredi soir, le ministre de l'Economie Bruno Le Mairea appelé jeudi matin TotalEnergies à "augmenter ses salaires" et la CGT à "se saisir de la main qui a été tendue" pour négocier. "Ils ont la capacité donc le devoir d'augmenter les salaires de tous leurs salariés dans des proportions qu'ils négocieront avec les organisations syndicales", a précisé le ministre sur RTL.
Tard mercredi soir, les grévistes de TotalEnergies avaient décliné fermement une proposition de la direction de débloquer les livraisons à l'aube comme un préalable à l'ouverture dans la foulée de négociations salariales.
Le dialogue semblait pourtant avoir été renoué plus tôt dans la journée quand la direction avait accepté pour la première fois de recevoir la CGT. Jusqu'alors, elle exigeait comme préalable la levée des blocages pour voir le deuxième syndicat du groupe.
Pour l'heure, les pénuries se prolongent, mettant les nerfs des automobilistes à vif. "Nous avons 30% des stations qui aujourd'hui sont bloquées au niveau national", a indiqué jeudi sur RMC la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, précisant que cette proportion montait à "plus de 40% dans les Hauts-de-France".
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Une journée de grève nationale interprofessionnelle pourrait être annoncée
Face aux réquisitions dégainées par le gouvernement pour contrer la grève dans l'industrie pétrolière, la CGT prépare la riposte et parie sur une extension du mouvement en faveur des hausses salariales, en dépit du mécontentement d'une partie de l'opinion.
"Il y a beaucoup de conflits dans ce pays (…), nous appelons les salariés (…) à se mettre en grève et à amplifier les mobilisations dans les prochains jours", a dit mercredi soir le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, venu soutenir les salariés grévistes d'ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon en Seine-Maritime.
Le leader du deuxième syndicat français a annoncé le dépôt jeudi d'un recours en référé contre la réquisition de quatre salariés dans cette raffinerie. Selon Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, une journée de grève nationale interprofessionnelle pourrait être annoncée jeudi et avoir lieu "dès la semaine prochaine".
Les réquisitions décidées dans les raffineries françaises sont "une connerie", a affirmé jeudi le leader de la CGT Philippe Martinez, accusant le gouvernement de mettre "le feu aux poudres" et appelant à "généraliser les grèves".
La CGT appelle à élargir la grève à tout le secteur de l'énergie
La fédération CGT de l'énergie a appelé jeudi à élargir à l'ensemble du secteur de l'énergie le mouvement pour les salaires à l'œuvre dans certaines de ses entreprises, en plein conflit dans le secteur pétrolier, avec des réquisitions de grévistes. "La FNME-CGT appelle à l'élargissement de la grève dans toutes entreprises de l'énergie", a annoncé la fédération, qui rappelle que des mouvements touchaient jeudi une partie des centrales nucléaires soumises à des travaux ou des opérations de maintenance.