C’est l’effet conjugué de la reprise d’activité post-Covid et de la guerre en Ukraine. Depuis plusieurs semaines, les pénuries n’affectent pas seulement les biens alimentaires, mais aussi les matériaux de construction, très difficiles à obtenir, avec des délais de livraison rallongés, et des prix qui augmentent. Alors, dans ce contexte, quand la grêle dévaste des communes, comme celle du Taillan-Médoc en Gironde, trouver un couvreur n’est pas facile et trouver un couvreur approvisionné en tuiles est encore plus difficile.
"Toutes les tuiles sont mortes"
Avec l'aide de son père, perché sur le toit qui a été transpercé par les grêlons, Geoffrey fixe une énorme bâche. "Pas le choix", explique ce trentenaire qui habite ici, dans le bourg du Taillan-Médoc. Au lendemain de cet orage dévastateur, c'est le seul moyen de préserver sa maison. "Il n'y a pas de tuiles. J'ai des amis qui sont dans le métier et ils n'ont rien de dispo. Même notre voisin qui est charpentier n'en a pas. Il bâche. C'est très compliqué au niveau de l'approvisionnement. C'est mon papa qui a pris les deux dernières bâches. Je vais pouvoir couvrir la charpente. Toutes les tuiles sont mortes", témoigne-t-il sur Europe 1.
"Les gens vont rester avec leurs bâches pendant longtemps"
Des bâches dénichées in extremis en attendant l'intervention d'un couvreur. Les professionnels sont sollicités de toutes parts. Malheureusement, prévient Axel, à la tête de l'entreprise de travaux Dion, les sinistrés vont devoir s'armer de patience, d'autant que les approvisionnements en tuiles étaient déjà très compliqués avant cette catastrophe. "On était déjà en pénurie de tuiles. Il fallait commander deux mois à l'avance. Donc là, ça va être n'importe quoi et les gens vont rester avec leurs bâches pendant longtemps", déplore-t-il. "Le téléphone sonne tout le temps. Je ne peux pas décrocher car je ne peux pas contenter tout le monde".
C'est donc la double peine pour des sinistrés qui risquent de devoir attendre plusieurs mois avant de voir leur toit enfin réparé.