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Stéphane Place (correspondant à Bordeaux), édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Philippe LOPEZ / AFP
Le gouvernement demande aux collectivités locales de trouver au moins cinq milliards d'euros d'économies pour boucler le budget 2025. En Gironde, un tel rabot inquiète les élus locaux qui craignent de devoir prendre des décisions douloureuses.

Cinq milliards d'euros, c'est l'effort demandé par le gouvernement aux collectivités locales dans le cadre de son projet de loi de finances pour 2025. Un coup de rabot qui s'apparente à un véritable coup de massue pour le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic. "15 millions d'euros, ça représente par exemple ce que coûte à la ville la restauration scolaire. C'est aussi la masse salariale de toute notre police municipale et de nos médiateurs", précise-t-il à Europe 1.

"80 millions d'euros à trouver dans le budget départemental"

Comme le maire écologiste, nombreux sont les élus locaux de la région qui s'alarment de cette demande d'économies supplémentaires. À l'hôtel du département, les calculs inquiètent tout autant le président de la Gironde, Jean-Luc Gleyze. "C'est 80 millions d'euros qu'il faudra trouver dans le budget départemental", note-t-il.

Une somme qui "représente pratiquement quatre collèges nouveaux que nous ne pourrions pas construire. C'est 2.000 personnes en situation de handicap que nous arrêterions de financer pour les héberger", énumère le président socialiste.

Les choix douloureux redoutés

Le maire divers centre de Talence, Emmanuel Sallaberry, dénonce également ces ponctions. "2 millions d'euros l'année prochaine, 2,5 millions en 2026 et 3 millions en 2027", rapporte-t-il. Selon l'édile, "2 millions d'euros, c'est une année de fonctionnement de la piscine, ou 90% des subventions données à toutes les associations par la mairie". "Je ne sais pas quoi enlever comme service public, et je n'ai aucune envie d'augmenter les impôts", appuie le maire.

En résumé, de droite comme de gauche, au-delà des étiquettes politiques, les élus locaux redoutent de devoir réaliser des choix douloureux et l'impact de ces économies sur la commande publique.