En Outre-mer, le reconfinement ne sera appliqué qu'en Martinique, territoire où l'épidémie est en forte augmentation, a indiqué le Premier ministre Jean Castex lors d'une conférence de presse consacrée aux nouvelles mesures annoncées par Emmanuel Macron pour tenter de freiner l'épidémie de coronavirus. Le président de la République avait indiqué mercredi soir dans son allocution que si le reconfinement aura lieu sur tout le territoire national, des "adaptations" étaient prévues pour les outre-mer, prenant en compte une situation épidémique ultramarine parfois différente de l'hexagone.
A l'exception de la Martinique, "le virus circule moins vite dans les départements et territoires d'Outre-mer", a précisé le Premier ministre. La Martinique a enregistré en une semaine plus de 700 nouveaux cas et le taux de positivité et le taux d'incidence ont augmenté respectivement de 9% et de 25% sur la même période. Le préfet doit préciser en fin de journée (soirée pour la métropole) les détails de ce confinement. Les territoires d'Outre-mer vivent une épidémie du coronavirus en décalage avec la métropole. La Guadeloupe, bien avant la métropole, a affronté depuis début août la deuxième vague de l'épidémie, entraînant la saturation du CHU et le renfort des militaires. Mais le nombre de personnes admises à l'hôpital est désormais en diminution.
"La circulation du virus reste active" mais "maitrisée" à La Réunion
La Polynésie connait également une situation difficile, et craint une saturation rapide de son hôpital. C'est le seul territoire ultramarin qui avait été placé, comme la métropole, sous-couvre-feu. Dans cette collectivité d'Outre-mer aux compétences partagées entre la France et le gouvernement local, des précisions devraient être apportées jeudi à la mi-journée (dans la nuit pour Paris). Plusieurs préfets des territoires d'Outre-mer avaient déjà indiqué que la mesure de confinement ne serait pas appliquée à minuit jeudi soir dans leurs territoires.
"La circulation du virus reste active à La Réunion, mais elle peut être aujourd'hui considérée comme maîtrisée", a souligné le représentant de l'Etat Jacques Billant jeudi. Il a toutefois précisé que "certains durcissements des mesures pourront être opérés", "en fonction des concertations", vendredi avec les élus et les acteurs socio-économiques. "Compte-tenu de la situation sanitaire et de la proximité de la saison touristique", a de son côté expliqué la Préfète de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Sylvie Feucher, il a été décidé "pour le moment" de ne pas appliquer les mesures de confinement total. Mais les mesures déjà en place (débits de boisson et les restaurants fermés à minuit, rassemblements de plus de 6 personnes interdits sur la voie publique, etc. ) restent en vigueur.
Seuls la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna restent épargnés par l'épidémie
Lors de la première vague, les mesures de confinement avaient été décidées pour l'ensemble du territoire national, Outre-mer compris, alors que les territoires ultramarins étaient alors peu touchés par l'épidémie. Cette décision avait été critiquée, d'autant que certains territoires avaient été ensuite déconfinés, toujours en même temps que la métropole, mais alors que l'épidémie arrivait sur leur sol. Ce fut notamment le cas de la Guyane et de Mayotte, particulièrement touchés par la première vague épidémique, mais à contretemps de l'Hexagone.
Ces deux territoires connaissent désormais une situation épidémique sous contrôle. Seuls la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna, qui ont quasiment entièrement fermé leur frontière et instauré des quatorzaines drastiques à l'arrivée, sont actuellement épargnés par l'épidémie.