Le parquet de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, a ouvert une enquête pour déterminer les conditions du décès d'une septuagénaire morte après avoir reçu des soins dentaires dans un centre médical à bas coût de Cannes, a-t-on appris vendredi auprès de la procureure. La procureure de Grasse, Fabienne Atzori, a ouvert une enquête après avoir été contactée par l'Agence régionale de santé (ARS), a-t-elle indiqué, confirmant une information de Nice-Matin. La section de recherches de la gendarmerie de Cannes, chargée de cette enquête, cherchera aussi à déterminer les conditions d'exploitation du centre dentaire Dental Access, selon la procureure.
Arrêt cardiaque. Une patiente âgée de 75 ans a subi le 24 mars une intervention chirurgicale sous anesthésie au centre Dental Access de Cannes, lorsqu'elle a fait un arrêt cardiaque. Elle a été réanimée sur place mais est décédée deux jours plus tard à l'hôpital. Le 29 mars, l'Ordre des chirurgiens dentistes a saisi l'ARS, qui a ordonné le 6 avril une suspension provisoire des activités de Dental Access, a expliqué le cabinet dentaire dans un communiqué.
"Pour l'heure aucun lien de causalité n'est établi entre les soins dentaires et le décès", a indiqué Maître Sophie Jonquet, l'avocate de Dental Access, se félicitant de cette enquête judiciaire. "Cela est important pour la famille mais également pour Dental Access et les praticiens qui y officient", poursuit-elle.
Possible mise en examen pour homicide involontaire. La famille de la patiente a également été entendue par la procureure et a porté plainte. L'enquête pourrait déboucher sur des mises en cause pour homicide involontaire, omission de porter secours, ou encore exercice illégal de la profession de dentiste. Dental Access, qui pratique des tarifs bas, dénonce "l'utilisation nauséabonde du décès de la patiente reliée à la pratique 'low cost' de Dental Access", et rappelle que ses centres de santé sont "l'objet d'incessants contrôles administratifs de l'ARS, sur demande de l'Ordre des chirurgiens-dentistes, dont les résultats (...) ne mènent à aucune sanction ou interdiction".
Dans un communiqué, sa présidente Lyssia Chanaï lance un appel "à l'ensemble des hautes autorités de santé" à "faire cesser le harcèlement subi par son centre et plus largement par les centres de santé dentaire, afin de laisser les praticiens exercer leur métier".