L'ancien chargé de mission de l'Elysée Alexandre Benalla a porté plainte pour "atteinte à l'intimité de la vie privée", après la diffusion d'enregistrements de ses conversations par Mediapart. L'action en justice, déposée jeudi, fait également état de "détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interceptions" et d'"atteinte à la représentation de la personne", révèle le Journal du Dimanche.
La légalité des enregistrements en question. L'avocate d'Alexandre Benalla, Jacqueline Laffont, souligne le caractère incertain de l'origine de ces captations. Une enquête ouverte par le parquet de Paris a permis d'écarter l'hypothèse des écoutes judiciaires, tandis que les services du Premier ministre ont assuré avoir vérifié qu'il ne s'agissait pas d'écoutes administratives. Dès lors, ces enregistrements ont, selon la défense de l'ancien garde du corps, de fortes chances d'être illégaux.
Cette question sera centrale dans la suite de l'affaire. S'ils n'ont pas été effectués dans le cadre de la loi, ces enregistrements seront en effet plus difficilement utilisables contre Alexandre Benalla, qui doit être entendu cette semaine. A l'inverse, si ces captations sont jugées recevables par la justice, elles pourraient envoyer l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron en prison, puisqu'elles prouvent qu'il a revu l'ex-chargé de la sécurité du QG de campagne de LREM, Vincent Crase, en dépit d'une mesure judiciaire leur interdisant de se rencontrer.