Le parquet a ouvert une enquête, notamment pour atteinte à la vie privée, suite à la publication la semaine dernière d'enregistrements audios d'Alexandre Benalla sur Mediapart. Le média en ligne a indiqué avoir refusé lundi matin une perquisition dans ses locaux, où se sont présentés deux magistrats du parquet et des enquêteurs qui voulaient saisir les enregistrements en question dans le cadre de cette procédure.
"Cette enquête, qui vise les enregistrements révélés par Mediapart, est susceptible d'atteindre le secret des sources de notre journal. C'est pourquoi nous avons refusé cette perquisition, un acte inédit - et particulièrement grave - dans l'histoire de Mediapart", a écrit le site d'information. Dans ces documents audio, l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron se targue notamment du soutien du président de la République après sa mise en examen pour les violences du 1er-Mai.
Cette enquête, qui vise les enregistrements révélés par Mediapart, est susceptible d'atteindre le secret des sources de notre journal. C'est pourquoi nous avons refusé cette perquisition, un acte inédit — et particulièrement grave — dans l'histoire de Mediapart. Articles à venir.
— Mediapart (@Mediapart) 4 février 2019
Des enregistrements en date du 26 juillet dernier. Mediapart avait publié jeudi des extraits d'un enregistrement d'une conversation entre Alexandre Benalla, ancien conseiller d'Emmanuel Macron, et Vincent Crase, ex-employé de LREM et gendarme réserviste. Selon le site d'information, cette conversation a eu lieu le 26 juillet, quelques jours après que les deux hommes ont été mis en examen pour des violences sur des manifestants le 1er mai 2018 et en violation de leur contrôle judiciaire.
La source judiciaire a précisé que l'ouverture de l'enquête préliminaire, qui vise également la "détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception de télécommunications ou de conversations", est intervenue à la suite de la réception par le parquet de Paris d'"éléments", dont la nature n'a pas été précisée. Une source proche de l'enquête a ajouté qu'elle n'avait pas été déclenchée à la suite d'une plainte d'Alexandre Benalla.
"Une situation grave pour le journal". "Comme on est dans le cadre d'une enquête préliminaire, nous avons le droit de refuser une perquisition et nous l'avons donc évidemment refusée, en nous permettant de commenter cette situation inédite dans l'histoire du journal, et que nous considérons comme particulièrement grave pour le journal", a expliqué Fabrice Arfi, co-responsable des enquêtes du journal en ligne.