La vidéo d'un élève braquant une arme, qui en réalité était factice, sur sa professeure dans un lycée de Créteil jeudi dernier a fait le tour des réseaux sociaux, suscitant une vague d'indignation et de réactions jusqu'au sommet de l'État. Sur cette vidéo, on voit l'enseignante menacée rester calme, le regard fixé sur l'écran de son ordinateur. Sur Europe 1, son avocate Hajer Nemri explique que sa cliente a cherché à éviter que les choses dégénèrent.
De nombreuses "inexactitudes" sur le récit de l'incident. La professeure de biotechnologie "à deux ou trois ans de la retraite", ne "souhaite pas polémiquer. Elle ne souhaite pas que cet événement donne lieu à une récupération politique de quelque parti que ce soit" assure l'avocate en préambule. En revanche, elle veut rectifier les nombreuses "inexactitudes" entendues au cours du week-end qui a suivi la diffusion de la vidéo.
"Il faut revenir une heure avant [le moment qui apparaît dans la vidéo]. Cet élève perturbateur, elle le connaissait déjà, elle l'avait déjà dans sa classe l'an dernier. Il s'était présenté à l'heure, à 8 heures et, en milieu de cours, il est parti sans autorisation. Il est revenu à la fin du cours, un peu avant 10 heures", détaille Hajer Nemri. C'est cette absence qui aurait déclenché le geste de l'élève qui voulait que sa professeure le note présent.
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"Une arme pointée à quelques centimètres de sa tempe". La professeure "était donc devant son ordinateur, concentrée puisqu'elle écrivait un compte-rendu. La porte était ouverte mais elle n'a pas vu arriver ces jeunes. Ce qu'elle a vu après, c'est une arme pointée à quelques centimètres de sa tempe. Elle ne savait pas à ce moment-là si c'était une arme factice ou pas." Il s'est avéré après l'incident qu'il s'agissait d'une réplique d'arme tirant des billes.
Un comportement "exemplaire". "L'enseignante s'est comportée à mon sens de façon exemplaire", poursuit l'avocate. "Elle a gardé un calme remarquable pour ne pas envenimer les choses. Elle ne voulait surtout pas que ça dégénère. Il ne faut pas oublier qu'à proximité, il y a des élèves. Elle a opté pour cette attitude car elle a pensé que c'était la plus appropriée. Et sa hiérarchie a souligné son comportement et son flegme", ajoute-t-elle.
"Elle est vraiment très perturbée". Et malgré le soutien de sa hiérarchie (le rectorat l'a appelée pour la rassurer), l'enseignante est "vraiment très perturbée. Elle ne dort plus, elle ne mange plus, elle est choquée par ces événements. Aujourd'hui elle est en arrêt [de travail] et elle ne se sent pas du tout capable de reprendre le travail", raconte Hajer Nemri.
"On lui a reproché de ne pas avoir déposé plainte tout de suite, de ne pas s'être manifestée. Mais ce jour-là, elle s'est confiée uniquement à son époux et elle a rédigé un rapport qu'elle souhaitait remettre le lendemain avant d'aller déposer plainte, ce qu'elle a fait. Mais ce jour-là, elle était choquée, traumatisée", assure l'avocate.