Les vacances de Noël ne semblent pas avoir atténué leur colère. Retraites, mais aussi conditions de travail et revalorisation des salaires ajoutés à un sentiment de manque de considération, sans compter les nouvelles épreuves du bac...les griefs des profs s'accumulent. Et ils devraient à nouveau descendre dans la rue jeudi, pour le 36ème jour de mobilisation contre la réforme des retraites, aux côtés des syndicats, notamment la CGT et la CFDT.
D'autant que pour les professeurs, c'est le moment idéal pour faire monter la pression : Jean-Michel Blanquer reçoit les syndicats lundi prochain, et il ne les a plus vus depuis décembre. "Le temps nous est compté", résumait un leader syndical au micro d'Europe 1. Mais une question demeure, la mobilisation sera-t-elle aussi forte que celle du 5 décembre dernier ? S'il est difficile de se prononcer, le principal syndicat du primaire, le Snuipp, estime que la mobilisation devrait se situer autour des 40%, quant le 5 décembre, elle était de 70%.
Déjà une mobilisation contre la nouvelle formule du bac
La grande inconnue pour jeudi réside dans les professeurs de lycée. Ils sont très en colère, notamment ceux chargés de mettre en œuvre la nouvelle réforme du bac, dont les épreuves commencent dès le 20 janvier pour les élèves de première. Certains ont même d'ores et déjà voté des boycotts pour ces premières échéances. Mais pour cela, ils vont devoir "poser des jours de grève", et donc perdre une partie de leur salaire. Déjà fortement mobilisés contre la réforme des retraites, cette nouvelle journée non-rémunérée risque de rebuter certains à battre le pavé ce jeudi.
Nombre d'enseignants font également part à leur syndicat de leur problème de conscience : comment continuer de pénaliser les élèves, même si c'est pour défendre leurs retraites ? Ils souhaiteraient que les futures journées d'action ne tombent pas systématiquement un mardi ou un jeudi, car au lycée ces journées de grève pénalisent toujours les mêmes classes. Il devrait d'ailleurs y avoir des mobilisations le week-end, dès ce samedi en région.
Pourquoi les enseignants manifestent-ils encore contre la réforme des retraites ?
Même si Jean-Michel Blanquer a promis des compensations, les enseignants ne sont pas rassurés pour autant. Le ministre a manqué de clarté sur les bénéficiaires de ce geste, et les professeurs ne savent pas si seront concernés seulement le personnel né après 1975, ou tout le monde. Ils ne croient pas non plus à un engagement qui coure sur le long terme, par manque de confiance aux majorités présidentielles à venir. Et puis, au-delà du sujet retraites, ils attendent des gestes sur les conditions de travail, notamment pour les directeurs d'école et sur la revalorisation de leurs salaires hors compensation retraites.