Les Dunkerquois attendent de savoir s'ils vont être reconfinés. 1:34
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Lionel Gougelot, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Olivier Véran doit se rendre à Dunkerque; mercredi; pour s'entretenir avec les élus locaux. À l'issue de cette réunion, il pourrait potentiellement annoncer de nouvelles restrictions contre le coronavirus dans ce territoire où le taux d'incidence est plus de quatre fois supérieur à la moyenne nationale. Entre résignation et crainte, les Dunkerquois attendent donc le verdict du ministre. 
REPORTAGE

Au lendemain de l'annonce de "mesures supplémentaires de freinage" par le Premier ministre Jean Castex, le ministre de la Santé Olivier Véran doit se rendre à Dunkerque mercredi pour trancher la question d'un renforcement des restrictions anti-Covid après une réunion avec les élus locaux. Une véritable épée de Damoclès pour les Dunkerquois, qui sont partagés entre résignation et crainte. "Qu'on en finisse une bonne fois pour toute", clame cette habitante rencontrée par Europe 1. "Ce sera peut-être une bonne chose, mais c'est dommage d'en arriver là", souffle un autre. 

"Ce serait un coup dur"

L'hypothèse d'une mise sous cloche le week-end, sur le modèle de la bande littorale des Alpes-Maritimes, inquiète Franck, glacier sur la plage. "Ce serait un coup dur. Ma saison ne fait que 6-7 mois, alors même s'il y a des aides, ce ne serait économiquement pas viable."

Face à une véritable flambée de l'épidémie, avec un taux d'incidence (nombre de cas pour 100.000 habitants) qui dépasse les 900 - soit plus de quatre fois la moyenne nationale - et des services de santé totalement saturés, le maire Patrice Vergriete (DVD), veut lui donner une dernière chance à ses habitants. À condition que ces derniers adoptent un comportement irréprochable avec "zéro rassemblement" et "zéro regroupement". "Nous ne nous opposerons pas à un confinement s'il devait avoir lieu", indique l'édile. "Néanmoins, on pense qu'il faut tout tenter avant des mesures de privation de liberté. Donc, nous avons proposé ce dernier sursis."

"Je ne sais pas s'ils sont capables de le supporter encore"

Une dernière chance nécessaire selon le docteur Berkut, médecin généraliste de Dunkerque, qui craint les effets délétères d'un nouveau confinement sur ses patients. "Je ne sais pas s'ils sont capables de le supporter encore", lâche-t-il sans concession. "Il y a une agressivité certaine qui est en train d'apparaître chez beaucoup de personnes. Il y a plein de petites frustrations qui sont à l'origine de comportements agressifs, ce qui n'est pas habituel." 

Pour le médecin, le seul moyen de faire reculer le coronavirus est le vaccin. Et le soignant espère que son ministre va annoncer des doses supplémentaires pour Dunkerque, comme ça a été le cas pour Nice et son département. Pour rappel, cette annonce a rapidement été suivie de nouvelles restrictions pour une partie de la côte d'Azur.