Le réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville, dans la Manche, est confronté à une "anomalie notable" de soudures sur son circuit secondaire, a-t-on appris jeudi auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Un "dégagement de fumée résultant du contact d'une huile avec une source de chaleur" avait déjà eu lieu en décembre.
"Anomalie notable". Le directeur de l'ASN Pierre-Franck Chevet a indiqué jeudi que "le problème de soudures était plus grave que prévu". "C'est une anomalie qui est notable. Le sujet est instruit sérieusement par l'ASN", avait assuré un peu plus tôt Hélène Héron, chef de l'antenne normande de l'ASN. Hélène Héron était interrogée par des journalistes après une réunion de la commission locale d'information (CLI) de la centrale de Flamanville. La CLI réunit dans une commune proche, Les Pieux, industriels, ASN, syndicats, élus locaux et antinucléaires.
Ces soudures ne "prennent pas en compte le référentiel" qui permet d'"exclure" une "rupture" du circuit (les normes fixées pour garantir la résistance du circuit, ndlr). Ce référentiel avait été "pris en compte dans la démonstration de sûreté" du réacteur, a-t-elle ajouté, précisant que l'ASN allait "rapidement" publier une note d'information sur le sujet.
Le calendrier de démarrage toujours d'actualité ? EDF est "confiant dans sa capacité à démontrer que ces soudures sont tout à fait aptes à répondre aux sollicitations qu'elles connaîtront pendant les 60 ans d'exploitation" du réacteur, a de son côté déclaré Bertrand Michoud, le directeur EDF du chantier de l'EPR durant la réunion. À ce jour, "la démonstration n'a pas encore été apportée à l'Autorité de sûreté", a-t-il précisé.
Le calendrier qui prévoit un démarrage fin 2018 du réacteur n'est pas modifié, a-t-il assuré. Son coût estimé est toujours de 10,5 milliards d'euros, selon EDF. Le chargé de mission nucléaire de Greenpeace France Yannick Rousselet a de son côté estimé pendant la réunion que ce problème "pourrait avoir des conséquences extrêmement importantes".