Au lendemain de la mort d'une collégienne de 14 ans à Saint-Chéron, dans l'Essonne, à la suite d'un coup de couteau mortel, la procureure d'Évry, Catherine Nisand, a fait un point sur l'enquête, mardi soir. Le coup de couteau mortel a été donné lors d'une rixe entre bandes rivales de l'Essonne. Six mineurs impliqués dans la rixe sont actuellement en garde à vue, dont l'auteur présumé du coup de couteau, alors qu'un juge d'instruction sera saisi mercredi, date de l'autopsie de l'adolescente de Saint-Chéron.
Les informations principales à retenir :
- Une adolescente de 14 ans a été tuée par arme blanche lundi
- Six mineurs sont en garde à vue, l'un d'eux a admis son implication dans le coup mortel
- Les faits se sont produits dans un contexte de rivalité entre bandes
- Gérald Darmanin s'est rendu sur place mardi soir
Que s'est-il passé lundi après-midi ?
Les faits se sont déroulés avant 16 heures, lundi après-midi. Un groupe venu de la commune de Dourdan, de l'Essonne, est alors à la recherche d'un jeune d'une bande rivale de Saint-Chéron. "Vêtus de noir et portant des capuches", ces mineurs croisent un autre garçon, un ami de celui qu'ils recherchent. C'est à ce moment là que ça dégénère. Un des adolescents a poignardé la victime, qui tentait de s'interposer, au niveau du ventre. Ils ont ensuite pris la fuite.
Selon les premiers éléments de l'enquête, les adolescents de Dourdan avaient pris les transports en commun pour en découdre à Saint-Chéron, dans un contexte de rivalité entre bandes. Les auditions ont permis de retrouver l'arme du crime, un Opinel.
Qui est la victime ?
La jeune fille, qui présentait une plaie à l'abdomen, a été transportée à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, avant de succomber à ses blessures dans la soirée. Née le 16 juin 2006 à Dourdan, l'adolescente était en classe de Troisième dans un collège de Dourdan. "Dernière d'une fratrie de quatre enfants, elle faisait l'objet d'un suivi éducatif par un juge des enfants d'Évry", a précisé la procureure d'Évry.
Où en est l'enquête ?
Après leur fuite, trois mineurs ont été contrôlés dans une gare voisine et interpellés. Âgés de 13 ans, ils ont été placés en garde à vue à 16h35. Trois autres mineurs se sont présentés à la gendarmerie avec leurs parents, entre 22h40 et minuit. Deux d'entre eux sont âgés de 15 ans, le troisième est âgé de 16 ans.
Les qualifications retenues sont les suivantes : "meurtre sur mineur de 15 ans", "violences aggravées sur mineur de 15 ans en réunion et avec préméditation", "participation à un groupement en vue de commettre des violences", "non-assistance à personne en danger sur mineure de 15 ans". L'enquête est menée conjointement par la section de recherches de Paris et le groupement de gendarmerie départemental de l'Essonne.
L'un des mineurs a admis son implication dans le coup mortel porté à la victime. Il est déjà connu pour deux infractions sans lien avec des faits de violences, a rajouté la procureure. Un juge d'instruction sera saisi mercredi, date de l'autopsie de la victime.
Gérard Darmanin annonce des renforts
Mardi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est rendu à Dourdan dans la soirée. Faisant part de son "émotion" après ce drame, mais aussi celui de Boussy-Saint-Antoine, où un adolescent de 13 ans est mort après avoir été blessé au cours d'une rixe entre deux bandes rivales mardi, le ministre a annoncé l'envoi de renforts de policiers et de gendarmes dès mardi soir. "J'ai demandé à une centaine de policiers et de gendarmes supplémentaires de venir dans le département", a-t-il déclaré lors d'un point devant la presse. Une soixantaine de membres des forces de l'ordre seront déployés à Dourdan, tandis qu'une trentaine se rendront à Boussy-Saint-Antoine.
Gérald Darmanin a évoqué le "défi de sécurité" pour lutter contre ces rixes "qui se multiplient", notamment "du fait du mimétisme des réseaux sociaux et des messageries cryptées". Et insisté sur "le rôle des parents" dans la prévention de ces violences.