L'homme de 58 ans arrêté après la disparition d'une étudiante il y a 10 jours près de Strasbourg, a été mis en examen lundi soir pour "assassinat, enlèvement et séquestration", a annoncé mardi la procureure de la République à Strasbourg, Yolande Renzi, au cours d'une conférence de presse.
Des traces de sang retrouvées. Une perquisition effectuée dans l'appartement du suspect a révélé "l'existence de traces de sang, malgré manifestement un nettoyage en profondeur et très récent des lieux", dont "l'ADN a été attribué à Sophie Le Tan", l'étudiante de 20 ans qui n'a toujours pas été retrouvée, a-t-elle déclaré.
Au vu de ce nouvel élément d'enquête, j'ai décidé de prendre des réquisitions supplémentaires, du chef d'assassinat", a précisé la magistrate qui avait initialement ouvert une information judiciaire pour enlèvement et séquestration.
Inscrit à l'Université de Strasbourg et vivant seul, le suspect, Jean-Marc R., "a fait le choix de ne répondre à aucune question" sur cette disparition lors de sa garde à vue, a-t-elle dit.
"On a affaire à un profil compliqué". Selon le Directeur interrégional de la police judiciaire de Strasbourg, Christophe Allain, au côté de la procureure, l'homme avait déjà tenté d'attirer deux autres jeunes filles "dans son territoire de chasse" à Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg, à l'aide d'annonces immobilières passées sur internet. "On a affaire à un profil compliqué, qui n'a pas envie d'aider les services de la justice à découvrir la vérité", a-t-il relevé.
Sophie Le Tan, qui s'apprêtait à entrer en troisième année de licence d'économie-gestion, également à l'Université de Strasbourg, a disparu le 7 septembre. Elle avait rendez-vous en début de matinée ce jour-là pour visiter un appartement à Schiltigheim, mais n'a plus donné aucun signe de vie depuis.