Une file de jeunes devant des pâtes, du lait, des légumes : une distribution alimentaire a été organisée mercredi aux abords de l'Assemblée nationale par un syndicat étudiant, avec le soutien de députés écologistes, pour que les élus soient "confrontés à la réalité". Plus de 700 personnes étaient inscrites selon le syndicat étudiant l'Alternative et plus de 150 jeunes attendaient déjà avant midi sur l'esplanade des Invalides, proche du Palais Bourbon. "La jeunesse a les crocs", "Revenu étudiant maintenant ou on va devenir méchant", pouvait-on lire sur des écriteaux scotchés devant les denrées proposées.
Accès du RSA aux jeunes dès 18 ans
"Depuis 2017 et surtout depuis la crise sanitaire, il y a une précarité étudiante qui a explosé, les files des distributions alimentaires qu'on organise continuent de s'allonger", a expliqué devant des journalistes Eléonore Schmitt, porte-parole de L'Alternative. "Les députés macronistes se sont battus contre le repas à 1 euro pour tous et ce sont les mêmes qui aujourd'hui veulent mettre en place une réforme des retraites qui va condamner notre génération à une précarité à vie", a-t-elle lancé, jugeant "symbolique aujourd'hui de se poser juste devant leurs fenêtres pour qu'ils soient aussi confrontés à la réalité".
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Elle était entourée de députés écologistes, qui défendent mercredi après-midi en commission une proposition de loi demandant d'ouvrir l'accès du RSA aux jeunes dès 18 ans et d'élargir le nombre d'étudiants éligibles aux bourses, avec des montants sensiblement augmentés. "On propose que ces mesures soient financées par la solidarité intergénérationnelle", via une réforme de la taxation sur les successions, a fait valoir la députée Sophie Taillé-Polian. "On a beaucoup parlé des retraites, mais les jeunes sont les oubliés des politiques publiques", a jugé à son côté son collègue écologiste Jean-Claude Raux. "Il y a beaucoup d'étudiants qui ne sont pas boursiers et qui vont dans les distributions alimentaires, cela montre que le système des bourses n'est pas à la hauteur", a estimé Sophie Taillé-Polian.