Quelques jours après le lancement de l'attribution des fréquences pour le futur réseau 5G, la technologie qui pourrait révolutionner dans les prochaines années nos communications, Europol, l'agence européenne de police criminelle, publie jeudi un rapport sur la question et s'alarme.
La 5G, c'est le passage d'une infrastructure de réseau physique à une infrastructure virtuelle et décentralisée sur laquelle les opérateurs eux-mêmeS et donc par ricochet tous les policiers n'auront plus prise. Ce qui laisse augurer des problèmes de sécurité. Les policiers européens craignent aussi d'être privés de nombreux moyens d'investigation.
La géolocalisation et les écoutes plus compliquées
Concrètement, la géolocalisation d'un téléphone et les écoutes seront plus compliquées : "Aujourd'hui, dans le cas d'un kidnapping avec suspect connu des enquêteurs, ces derniers vont pouvoir contacter l'opérateur, demander une localisation du téléphone et obtenir un rayon de plusieurs kilomètres. A partir de là, ils se rendent sur place et utilisent un autre outil qui leur permet d'affiner la localisation et ensuite à quelques mètres près ils savent où se trouve le suspect", explique Grégory Mounier, chef d'équipe au centre européen de lutte contre la cybercriminalité.
"En 5G, les policiers pourront faire une demande aux opérateurs mais dans un rayon beaucoup plus large, environ 15 kilomètres", précise-t-il. "Et les outils dont les enquêteurs disposent pour affiner la localisation ne fonctionnent plus. Au lieu d'avoir une localisation à quelques mètres, on aura donc une localisation à 15km".
Le cryptage des identifiants sera également plus répandu donc l'anonymat des potentiels délinquants plus facile. Pour Europol, il y a urgence à ce que les États s'emparent du sujet.