L'évasion spectaculaire dimanche du braqueur Redoine Faïd, avec un hélicoptère, de sa prison de Seine-et-Marne, "a duré dix minutes en tout", ses complices armés utilisant fumigènes et disqueuses pour le sortir du parloir, selon un représentant syndical pénitentiaire.
"Ça n'a duré que quelques minutes, on ne pouvait rien faire", raconte au micro d'Europe 1 Martial Delabroye, secrétaire FO du centre pénitentiaire Sud-Francilien à Réau. "On n'a fait que subir". "Il n'y a que les miradors qui sont armés" or ceux-ci n'ont aucune visibilité sur la cour d'honneur, selon le représentant syndical, qui n'était pas présent lui-même au moment de l'évasion. "On ne va pas aller au devant de personnes qui sont armées jusqu'aux dents", a-t-il ajouté. Cette cour est d'ailleurs "le seul endroit pas équipé de filet anti-aérien" car "les détenus n'y passent jamais, sauf pour sortir de la prison", a-t-il expliqué.
Des fusils d'assaut de type kalachnikov. Une fois l'hélicoptère posé "deux individus armés sont descendus munis de disqueuses" et ils ont "lâché des fumigènes dans la cour", a indiqué Martial Delabroye. Les deux complices, "habillés de noir, portant des cagoules et des brassards de police au bras", étaient équipés d'"armes de fusil d'assaut de type kalachnikov", a-t-il ajouté. Passant par une porte, ils ont gagné "un chemin d'intervention qui n'est normalement emprunté que par les surveillants", et permettant de gagner les parloirs en "une dizaine de mètres", a-t-il ajouté.
Un surveillant pour les parloirs, "au lieu de deux". Redoine Faïd "était au parloir avec une personne de sa famille", a-t-il ajouté, expliquant que le braqueur était détenu "dans un quartier d'isolement" et que "tous ses mouvements étaient accompagnés". "Il a été accompagné jusqu'au parloir puis laissé seul dans le box avec son visiteur", a précisé le représentant syndical, précisant que le local compte "entre 30 et 40 box" de parloirs qui "n'étaient pas tous pleins". Pour surveiller ces parloirs "il n'y avait qu'un surveillant au lieu de deux d'habitude", a-t-il indiqué, estimant malgré tout que "cela n'aurait pas changé grand chose".
Des surveillants sous le choc. "Ça a duré dix minutes en tout", a-t-il expliqué, assurant que ses collègues étaient "tous choqués parce ce qui s'est passé". En début d'après-midi, tout était bloqué dans la prison, et personne n'en sortait, y compris les visiteurs qui seraient selon Martial Delabroye en train d'être entendus par les enquêteurs. La prison de Réau, ouverte en octobre 2011, compte "entre 600 et 650 détenus pour 230 surveillants environ", a-t-il indiqué.