Élisabeth Borne prévient d'éventuelles interruptions du réseau téléphonique. Dans la dernière version de la circulaire que la Première ministre doit adresser aux préfets, et qu'Europe 1 s'est procurée, Élisabeth Borne énumère les "mesures de préparation et de gestion de crise lors de la survenue d'une mesure nationale de délestage électrique programmé" applicables dès maintenant. Dans ce document, il est confirmé que "l'une des conséquences de l'interruption de la distribution électrique est qu'elle entraînera des interruptions de communications électroniques (téléphonie mobile et fixe)".
L'appel aux secours largement perturbé
Cela concerne donc l'appel aux secours, comme le relatait Europe 1. "Dans ces périmètres, les usagers ne pourront pas joindre les services de secours (numéros d'appels d'urgence 15, 17, 18, 115, 196)", écrit la Première ministre, qui espère toutefois un fonctionnement du 112, le numéro d'appel d'urgence européen. "Dans ces situations, l'usage du 112 sera un palliatif car il s'agit d'un numéro accessible quel que soit l'opérateur, donc avec des chances bien plus élevées que l'appel soit acheminé, dès lors que la zone d'émission serait couverte par au moins un opérateur."
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Le gouvernement se veut aussi rassurant sur ce numéro d'appel européen, qui "devrait être moins perturbé par les perturbations de téléphonie du réseau en raison de son statut particulier", tout en concédant qu'il "pourrait être impossible pour les usagers d'émettre des appels". Soulignant que "la téléphonie mobile et l'internet ne fonctionneront pas dans les zones privées d'électricité", la Première ministre ajoute que "la reprise pourra être perturbée". "Seules les lignes en cuivre, avec prise téléphonique fonctionnelle en T, seront opérationnelles", renseigne le document.
Activation de "cellules de crise" en mairie
Dans cette circulaire, qui place les préfets au cœur du dispositif, Élisabeth Borne précise qu'ils bénéficieront d'une "cartographie des zones qui ne seraient pas couvertes par le 112". "Ces préfets devront associer les acteurs locaux (élus et collectivités territoriales, services de l'État, acteurs économiques et associatifs) pour définir les mesures palliatives et de renforcement de la sécurité".
Pour pallier l'absence de réseau téléphonique, Élisabeth Borne veut que les préfets demandent "aux maires concernés d'activer une 'cellule de crise' (...) et de prévoir en mairie ou dans des lieux prédéfinis une présence physique en capacité de relayer l'alerte aux services de secours, de santé et de sécurité, pendant la durée du délestage et de la coupure éventuelle du réseau téléphonique."
Par ailleurs, Matignon veut que les préfets organisent "la présence physique durant les périodes de délestage sur les emprises de services publics de secours et de sécurité (pompiers, police, gendarmerie, police municipale...) afin de prendre en compte une demande inopinée de secours d'urgence par un citoyen venant au contact", dans le cas d'une coupure d'électricité.
Renforcement des centres d'appel d'urgence en cas de délestage
Enfin, dans ce document, Matignon sollicite les préfets pour qu'ils veillent à "renforcer les centres opérationnels de réception des appels par des agents de liaison". Des renforcements qui "devront être effectués au moins deux heures avant le délestage et jusqu'au minimum deux heures après".
Concrètement, il s'agit de "faciliter les échanges entre ces centres et renforcer le nombre d'opérateurs de prise d'appels en particulier pour la plateforme départementale de réception des appels 112".