Le doyen et un professeur de la faculté de droit de Montpellier qui étaient en garde à vue depuis mercredi dans l'enquête sur les violences commises dans l'établissement il y a une semaine ont été mis en examen, a annoncé jeudi le procureur Christophe Barret.
"Complicité d'intrusion". Le doyen de la faculté Philippe Pétel, qui a démissionné après les incidents ayant vu des hommes cagoulés expulser violemment des étudiants grévistes d'un amphithéâtre de la faculté, a été mis en examen pour "complicité d'intrusion" et Jean-Luc Coronel a quant à lui été mis en examen pour "complicité d'intrusion" et "violences en récidive" - en raison d'une condamnation datant de 2013. Tous les deux ont été placés sous contrôle judiciaire.
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Le professeur accusé de violences. Le procureur a indiqué que selon des déclarations d'un membre du personnel de l'université, le professeur avait "pris contact sur le parking" avec le groupe intervenu dans l'université contre les étudiants grévistes, ce qu'a contesté lors de ses auditions Jean- Luc Coronel. Un autre témoignage a également rapporté "qu'il avait accompagné ce groupe et lui-même participé aux violences qui ont eu lieu dans l'amphithéâtre", a poursuivi le magistrat. Le professeur qui a affirmé ne pas connaître les gens de ce groupe, a toutefois reconnu être "intervenu dans l'amphithéâtre mais pour procéder à l'évacuation en particulier d'une étudiante, tout cela se passant dans une bousculade, de l'agitation et des cris", a indiqué le procureur.
L'accès à la fac facilité par le doyen. A l'exception de Jean-Luc Coronel, "personne n'a reconnu des personnes qui appartiennent à l'université", a t-il également précisé. "Tous les éléments convergent pour indiquer que l'accès à la faculté de droit a été fait volontairement", a estimé Christophe Barret ajoutant que "des indices graves et concordants" justifiaient la mise en examen de Philippe Pétel pour "complicité d'intrusion". Ce dernier a reconnu avoir donné l'ordre de permettre l'accès aux locaux, pour permettre, selon ses déclarations, à la police d'intervenir - "ce dont on peut douter, puisque la demande de réquisition de la force publique (faite par la direction de l'université, ndlr) n'avait pas eu de suite", a pointé le procureur. En revanche, aucun témoignage ne suggère que le doyen a lui-même pris part aux violences, a précisé le procureur. Sept personnes ont été légèrement blessées au cours de ces violences, et deux autres dans des incidents qui avaient précédé.