Les maires face contre la folie normative. Face aux normes réglementaires qui s'entassent, les agriculteurs ne sont pas les seuls à se révolter. Selon l’association des maires de France, les élus doivent bâtir leurs projets de construction et de développement avec face à eux pas loin de 400 000 normes. Une situation jugée plus vivable par les maires qui tirent la sonnette d'alarme. Europe 1 est allée à leur rencontre dans les Bouches-du-Rhône.
Parmi les exemples de règlementations qui bloquent l'action des maires, se trouve par exemple un contournement routier qui devait mettre fin à la pollution de 15.000 voitures, juste devant l'école communale de Fuveau. Le chantier est à l'arrêt depuis deux ans suite à la découverte d'un couple de chouettes sur le trajet. "Il a fallu compenser ce couple de chouettes en leur donnant plus de terrain pour qu'elles puissent aller voler, ça coûte des millions d'euros. On ne travaille qu'avec une technocratie qui nous étouffe", témoigne, dépitée, Béatrice Bonfillon, la maire de Fuveau.
>> LIRE AUSSI - Salon des maires de France : les messages que les élus veulent faire passer à Emmanuel Macron
"On est pris en otage par l'État"
À Auriol, entre les zones inondables naturelles et agricoles, la maire Véronique Miquelly n'arrive pas à respecter les quotas de logement social. "J'ai eu 300.000 euros d'amende, ce qui représente un tiers du budget d'investissement. On est pris en otage par l'État", témoigne-t-elle. Beaucoup d'entre eux sont à bout, comme le décrit le président des maires de Provence George Christiani : "Dans les Bouches-du-Rhône, aux dernières élections, un tiers des maires ne s'est pas représenté. Les élus en ont ras-le-bol de cette façon dogmatique de gérer la France".
Face à la lourdeur des normes, il est devenu impossible de composer sans l'aide de cabinet d'expertise que beaucoup de municipalités n'ont pas les moyens de payer.