Des mails à en-tête, avec parfois des noms de colonels ou de généraux en exercice. Ces derniers mois, plusieurs milliers de signalements de ces échanges frauduleux ont été répertoriés par la gendarmerie, avec parfois des conséquences dramatiques. Selon les informations d'Europe 1, au moins deux tentatives de suicide, ces derniers mois, peuvent être mises sur le compte de la réception de ces faux mails. Des personnalités fragiles, faussement accusées de crimes imaginaires.
Outre ces cas extrêmes qui font l'objet d'enquêtes, les appels de victimes encombrent quotidiennement les standards téléphoniques des brigades, jusqu'au site de la direction de la gendarmerie d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), où des usagers sonnent parfois au portail, pensant être convoqués. "On va arriver à apprendre des gestes d'hygiène numérique à nos concitoyens. La bonne réponse à apporter, elle est simple", affirme le général Marc Boget, pour qui la pédagogie reste le meilleur atout.
Ne pas ouvrir le mail
Selon le commandant de la gendarmerie dans le cyberespace, il ne faut surtout "pas ouvrir le mail, le placer dans sa corbeille numérique ou dans les spams, ne rien répondre et ne surtout rien verser comme argent". Cette semaine, le général Boget a même reçu l'appel d'une victime à son propre domicile. Les escrocs sont parvenus à trouver son téléphone personnel.
Alors, un rappel essentiel : les services de gendarmerie, de police ou de justice ne convoquent jamais les justiciables par mail. Ils le font par courrier, ou ils viennent les chercher directement chez eux.