La polémique a finalement eu raison du produit. Decathlon a annoncé mardi soir le retrait du "hijab de running" que la marque souhaitait commercialiser en France dès le mois de mars, et qui était déjà présent sur son site de vente en ligne. Sur les réseaux sociaux et parmi les responsables politiques, beaucoup s'offusquaient de ce choix, que Decathlon a d'abord voulu défendre. Avant de, finalement, faire volte-face face à "la violente polémique suscitée et aux menaces proférées", selon un communiqué du groupe publié mardi en début de soirée.
Decathlon assume… Mardi midi sur Europe 1, Xavier Rivoire, le responsable de la communication interne de Decathlon United, évoquait son "désir intangible de rendre le sport accessible à tous." "Dans cette logique, nous assumons aujourd'hui notre décision de rendre disponible ce produit aux pratiquantes, où qu'elles soient, quelle que soit leur culture, quel que soit leur niveau, quelle que soit leur origine. C'est la position de Decathlon aujourd'hui, et nous ne faiblirons pas en la matière", avait-il déclaré.
… puis recule. Quelques heures plus tard, le groupe a pourtant revu sa position. "Face à la violente polémique suscitée et aux menaces proférées (...), notre priorité est de retrouver une situation apaisée", a déclaré Decathlon, dans un communiqué publié sur Twitter. "Dans ce contexte, nous suspendons notre projet de commercialisation de ce produit en France par souci de garantir la sécurité de nos coéquipiers", conclut le texte.
Suite à de nombreux débats internes, et pour garantir la sécurité de nos collaborateurs en France : pic.twitter.com/0IePfSUkm9
— Decathlon (@Decathlon) 26 février 2019
"Une sage décision" pour Christelle Dubos. Invitée de Matthieu Belliard mardi soir sur Europe 1, Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, a estimé qu'il s'agissait là d'une "sage décision". Plus tôt dans la journée, sur RTL, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait regretté qu'une marque française "promeuve le voile". "Ce n'est pas interdit par la loi, cependant, c'est une vision de la femme que je ne partage pas. Je trouve que ça ne correspond pas bien aux valeurs de notre pays", avait-elle déclaré.