Plusieurs questions continuent de se poser quelques jours après l’attentat dans un lycée d’Arras. Mohamed Mogouchkov, un individu d’origine russe et fiché S, était pourtant activement surveillé par les agents de la DGSI. Un travail en continu qui ne peut toutefois être garanti 24 heures sur 24. Les agents de la DGSI surveillent en permanence de près ou de loin 20.000 personnes fichées S, dont 5.300 pour terrorisme islamiste comme Mohamed Mogouchkov.
Différents niveaux de surveillance
Ces fichés S ne sont pas tous surveillés de la même manière, il y a des niveaux de surveillance en fonction de la menace qu’ils représentent : d’abord la surveillance classique comme un pointage régulier, il y a aussi la surveillance technique, par exemple une mise sur écoute et enfin la surveillance physique comme c’était le cas avec le terroriste d’Arras. Des agents l’observent physiquement à distance. Mais là aussi, il est impossible d’être constamment derrière la personne.
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Des contrôles réguliers sont donc effectués. Mohamed Mogouchkov a par exemple été contrôlé la veille de son passage à l’acte. Mais aucun motif d’interpellation n’a été détecté : il n’avait pas d’arme sur lui, et ses appels et sms envoyés ne présageaient en aucun cas d’un passage à l’acte imminent. Une personne fichée S peut se conduire tout à fait normalement et décider, tout d’un coup, de passer à l’acte. C’est toute la difficulté des services de renseignement aujourd’hui.
Selon Gérald Darmanin, "depuis une semaine, 12 personnes qui se préparaient à passer à l'acte ont été interpellées" par la DGSI.