La France doit clarifier sa position pour mettre fin au "cafouillage" actuel sur le sort des femmes djihadistes et de leurs enfants détenus en Irak et en Syrie, qui sont de plus en plus "en danger", ont réclamé jeudi des avocats français.
Plainte pour "détention arbitraire". Ces derniers ont confirmé qu'ils allaient déposer vendredi une plainte avec constitution de partie civile pour "détention arbitraire" concernant trois d'entre elles, après le classement d'une première plainte simple. "Nous attendons une forme de prise de conscience", de la "clarté" et "une cohérence juridique, judiciaire et politique" de la part des autorités françaises, car "pour l'instant, on est dans le cafouillage complet", a dénoncé Me Marie Dosé lors d'une conférence de presse. Sur ce dossier, "il n'y a pas un ministère qui a réussi à dire la même chose qu'un autre ministère".
Critique d'un traitement au "cas par cas". Le président Emmanuel Macron avait affirmé en novembre que les cas des femmes arrêtées en Syrie et en Irak, parfois accompagnées d'enfants, seraient examinés au "cas par cas", une position dénoncée par les avocats et les familles des femmes concernées qui estiment qu'agir ainsi reviendrait à sortir d'un cadre légal. Jusqu'à présent, le gouvernement français s'est dit favorable à ce que ces femmes - plusieurs dizaines au Kurdistan syrien et au moins trois en Irak, avec des dizaines d'enfants, souvent très jeunes - soient jugées dans ces pays à la condition qu'elles y bénéficient d'un procès équitable. Une première plainte visant la "détention arbitraire" de trois Françaises capturées par les forces kurdes en Syrie avait été déposée par ces avocats puis classée sans suite par le parquet de Paris. D'où cette nouvelle plainte avec constitution de partie civile qui devrait permettre d'obtenir la désignation d'un juge d'instruction.