Dans l'école d'Estagel, ce petit village de 2.000 habitants près de Perpignan, plusieurs classes ont déjà été supprimées. La lecture du rapport publié par le ministère de l'Économie et celui de l'Éducation nationale fait dire au maire Roger Ferrer que ce n'est peut-être que le début. "On nous a signalé l'ouverture dune classe en 2018 donc on a fait une construction supplémentaire qui nous a coûté 100.000 euros", confesse-t-il.
"On a mis la classe en place et l'année suivante, elle a été supprimée. Cette année, bis repetita, on nous ferme une classe en rapport avec la baisse des effectifs, alors bien sûr que l'on se sent en danger".
>> LIRE AUSSI - Fermetures de classes : les trois scénarios potentiellement explosifs envisagés par le gouvernement
Moins d'accompagnement personnalisé
Cinq classes, 23 élèves en moyenne en primaire. C'est vrai, c'est peu, mais cela permet un meilleur accompagnement, selon Claire, membre de l'équipe éducative. "Quand on est un enfant en difficulté ici, ce qui est bien, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'enfants dans la classe et cela permet que la maîtresse puisse se détacher plus facilement pour aider les enfants", assure l'enseignante. "Si un élève en difficulté devait partir sur Perpignan, il y aurait beaucoup moins d'accompagnement pour lui. Plus grosse classe égale moins de temps avec l'enfant en difficulté..."
D'autant plus que cette perspective serait également dommageable pour les parents d'élèves. "On n'aura pas le choix au fur et à mesure de déménager dans les villes plus importantes où il y a plus de classes", explique la mère d'un élève. D'autres suppressions de classes seraient donc catastrophiques. À Estagel, bien au-delà des questions d'éducation, c'est aussi l'attractivité du village qui est en jeu.