Les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim devront cesser de fonctionner au plus tard en 2020 et 2022 respectivement, a précisé lundi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Des réacteurs arrêtés en 2020 et 2022. "EDF n'envisage plus le fonctionnement des réacteurs de la centrale au-delà de leurs quatrièmes réexamens périodiques, prévus en septembre 2020 pour le réacteur 1 et en août 2022 pour le réacteur 2", indique-t-elle dans une note d'information. Ce calendrier a été fourni par l'électricien lui-même et le directeur général de l'ASN, Olivier Gupta, confirme dans un courrier qu'il "partage" cette analyse.
En effet, les études et travaux nécessaires n'ont pas été engagés pour que les réacteurs puissent fonctionner au-delà de leur quatrième examen décennal, nécessaire pour prolonger leur vie à cinquante ans. Les présidents François Hollande puis Emmanuel Macron s'étaient engagés à fermer la doyenne des centrales françaises.
Une première "déclaration d'arrêt définitif" nécessaire. Par ailleurs, l'ASN rappelle qu'EDF doit fournir une "déclaration d'arrêt définitif" pour chaque réacteur au moins deux ans avant cet arrêt, sauf cas particulier que doit justifier l'entreprise. L'ASN réclame donc cette déclaration "dans les meilleurs délais" pour le réacteur numéro 1. Celle qui concerne le second devrait être transmise en août 2020.
Fessenheim pourra fermer indépendamment du lancement de l'EPR de Flamanville. Fessenheim, dans le Haut-Rhin, devait normalement cesser de fonctionner lors du démarrage de l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Or celui-ci a pris du retard : selon le nouveau calendrier fourni cet été, son démarrage est prévu fin 2019, pour une mise en service commerciale en 2020. Le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy a récemment indiqué que le calendrier de Fessenheim pourrait désormais être indépendant de celui de l'EPR. L'ASN a par ailleurs aussi rappelé à EDF que son "dossier de démantèlement", qui présente notamment l'analyse des risques associés à ces opérations, devra être transmis avant septembre 2020.
Des conditions de sécurité plus souples d'ici au démantèlement ? En attendant, l'ASN juge que l'électricien ne devrait pas à avoir à mettre en place certaines mesures décidées après la catastrophe de Fukushima. L'entreprise devrait notamment être dispensée de l'installation de diesels d'ultime secours, destinés à garantir une alimentation électrique pour les systèmes de sûreté dans des situations extrêmes.
À la place, l'ASN envisage de demander à EDF d'étudier les évolutions nécessaires du "noyau dur". Ce concept forgé après Fukushima recouvre l'ensemble de moyens qui doit permettre aux installations de maintenir les fonctions fondamentales pour leur sûreté. Ce changement des prescriptions applicables à Fessenheim va être soumis à la consultation du public, indique l'ASN.