Le tueur en série Michel Fourniret a affirmé fin 2017 aux enquêteurs chargés d'élucider la disparition d'Estelle Mouzin n'avoir "rien à voir avec l'affaire", a déclaré vendredi une source proche de l'enquête, alors qu'une avocate de la famille Mouzin soutient qu'il a livré récemment des "aveux en creux" sur le sujet.
Selon cette source, Michel Fourniret a été auditionné "fin 2017" par les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles, qui l'avaient déjà entendu à trois reprises dans le passé sur ce dossier. Lors de son audition, "il a dit noir sur blanc: 'Je n'ai rien à voir avec l'affaire Mouzin'", a affirmé cette source, ajoutant qu'il avait "nié son implication à chaque fois".
Un emballement sur les "délires d'un manipulateur". D'après cette source, il est faux de dire, comme l'a soutenu jeudi Corinne Hermann, une des avocates de la famille Mouzin, que Michel Fourniret a livré des "aveux en creux" à propos de la disparition de la fillette de neuf ans, lorsqu'il a été auditionné le 2 mars dans le cadre de l'enquête sur les disparitions de Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece. "Une enquête se fait avec des éléments probants, pas avec des citations. Et pas avec des 'aveux en creux' mais des aveux pleins et circonstanciés", a ajouté cette source, qui s'étonne d'un tel emballement sur la base des "délires d'un manipulateur".
Quinze ans après, l'enquête sur la disparition se poursuit. En juin, les avocats de la famille Mouzin ont échoué à obtenir que la PJ de Versailles, à qui ils reprochent notamment d'avoir trop vite écarté la piste Fourniret, soit dessaisie de l'enquête. Ils ont fait appel de la décision qui doit être examiné le 22 mars par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. Jeudi, la procureure de Meaux avait indiqué à la presse qu'il convenait "d'observer la plus grande prudence sur la terminologie 'd'aveux' utilisée pour caractériser les propos tenus par Michel Fourniret".
Fourniret a reconnu en février avoir tué deux femmes. Condamné à la perpétuité en 2008 pour sept meurtres, Michel Fourniret, 75 ans, a reconnu en février avoir tué deux jeunes femmes disparues dans les années 90 dans l'Yonne, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece. Des fouilles menées mercredi pour tenter de retrouver le corps de Marie-Angèle Domece se sont révélées infructueuses.