Fin de la vigilance rouge dans le Pas-de-Calais toujours sous l'eau, retour des pluies en soirée

Fin de la vigilance rouge dans le Pas-de-Calais toujours sous l'eau, retour des pluies en soirée
Fin de la vigilance rouge dans le Pas-de-Calais toujours sous l'eau, retour des pluies en soirée © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP // Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP
La vigilance rouge aux crues a été levée dans le Pas-de-Calais ce dimanche, mais le département reste sous l'eau. Le retour des pluies en fin de journée laisse craindre un nouvel épisode difficile pour une population qui a déjà subi la tempête Ciaran et des crues record mardi. 250 communes ont été ou sont toujours concernées par les inondations. 

La vigilance rouge aux crues a été levée dimanche matin dans le Pas-de-Calais, à la faveur d'une accalmie de la météo durant le week-end, mais le département reste sous l'eau et le retour des pluies en fin de journée fait craindre un nouvel épisode difficile. "D'abord de faible intensité (5 à 10 mm attendus dimanche après-midi)", les précipitations "s'intensifieront progressivement (15 à 20 mm attendus lundi) et deviendront plus importantes dans la journée de mardi (30 mm attendus localement sur les bassins de la Liane, l'Aa et la Canche)", a prévenu la préfecture du Pas-de-Calais dans un bilan samedi soir.

250 communes ont été concernées par les inondations

Le retour des intempéries est appréhendé avec anxiété par une population à bout de nerfs, qui a déjà subi la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record mardi et des pluies intenses jeudi et vendredi. L'Aa est repassée en vigilance orange dimanche à 6 heures selon Météo-France, après la Canche, marquant la fin de la vigilance rouge crues sur le département, tandis que la Liane apparaît en jaune. Cette accalmie, "prévue jusqu'à dimanche après-midi" a permis "d'observer une décrue", relève l'organisme de surveillance Vigicrues.

Environ 250 communes ont été ou sont toujours concernées par les inondations, parfois dans des conditions dramatiques, en particulier autour de Saint-Omer, Boulogne et Montreuil, selon la préfecture du Pas-de-Calais. L'eau continue d'affecter les exploitations agricoles, de prendre au piège des véhicules et a contraint nombre d'habitants à quitter leur domicile. 

 

La situation reste encore très difficile à Blendecques, dans la région de Saint-Omer, où 80 habitants ont passé la nuit dans un centre d'hébergement d'urgence, selon Jean-Christophe Castelain, adjoint au maire. La plupart des maisons y ont subi des dégâts.

"Il y a un sentiment d'avoir tout perdu"

"Blendecques c'est le gros point noir", affirme Fabienne Berquier, présidente de la Croix-Rouge du Pas-de-Calais, dont l'association s'occupe aussi d'assurer un soutien psychologique. "Là, on est plutôt dans une phase d'écoute", dit-elle. "Plus que de la fatigue, il y a un sentiment d'avoir tout perdu. "Mais "l'élan de solidarité est impressionnant", ajoute-t-elle. "Des personnes envoient des propositions d'hébergement, pour vivre dans une famille et ne pas être seuls, qui proposent leur maison."

La protection civile du Pas-de-Calais a lancé un numéro (03.74.20.03.07) "pour mettre en lien" les sinistrés avec ceux prêts à les aider. D'après le sénateur et vice-président du conseil régional, Franck Dhersin, 10.000 sinistrés ont déjà été recensés. Le bilan est de quatre blessés légers depuis lundi dans le département, selon la préfecture. 

Une sexagénaire est par ailleurs décédée à Bailleul (Nord) au volant de sa voiture, retrouvée pleine d'eau samedi dans un fossé inondé, un accident "sans doute lié au fait que la route était inondée, qu'elle n'a pas bien vu le tracé", selon le parquet de Dunkerque. Mais il n'est "pas possible" d'établir un lien avec certitude "avant l'examen de corps".

 

Plus de 50 communes ont déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle 

Selon la préfecture, 800 foyers étaient privés d'électricité samedi soir et "5.000 clients sont coupés en téléphonie mobile". Le trafic ferroviaire est interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) jusqu'à mardi "dans la matinée", a précisé la SNCF. Un total de 73 axes routiers restaient coupés samedi soir. Une partie de la citadelle de Montreuil, datant du XVIe siècle, s'est effondrée vendredi, tout comme un pan du chemin du Cap Blanc-Nez, une falaise située entre Wissant et Escalles, samedi.

Plus de 50 communes ont déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle, une décision attendue mardi. S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines. Les inondations sont des catastrophes particulièrement coûteuses : entre 1970 et 2019, elles ont représenté 44% de toutes les catastrophes et 31% des pertes économiques.