C'est un résultat qui peut apparaître en trompe-l'œil. Ce dimanche, 89% des Parisiens ont voté en faveur de l'interdiction des trottinettes électriques en libre-service mais moins de trois électeurs sur dix se sont déplacés aux urnes. Ce lundi, cette disparition progressive de ces engins motorisés est loin de faire l'unanimité dans la capitale. Notamment les adeptes de ces deux-roues qui devront adopter des solutions alternatives d'ici au 1er septembre prochain, date de l'entrée en vigueur de cette interdiction.
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Pour Salomé, 20 ans, ce moyen de transport permettait de pallier les grèves dans les transports en commun. "Je pense que ce n'est pas l'appareil en soi qui est dangereux mais plutôt les gens qui sont dessus. Je trouve qu'il aurait fallu trouver des solutions plutôt que retirer l'outil. Je pense que c'est un bon moyen de transport pour les jeunes qui n'ont pas le permis". Des jeunes qui ont pourtant massivement boudé les urnes ce dimanche, regrette Sémir sur Europe 1. "Il y a beaucoup de personnes qui ont raté le vote. Je pense que ce ne sont pas les bonnes personnes qui ont voté. La moyenne d'âge des votants était assez élevé", juge-t-il.
Quant à Ruben, il utilise quotidiennement la trottinette électrique qu'il dépose sur un grand parking à vélo avant d'aller au bureau. Il prend soin de la garer debout, jamais à même le sol et porte même un casque par sécurité. Selon lui, cette interdiction représente donc une injustice. "Toute la semaine, je l'utilise. Ça m'évite de prendre ma voiture lorsque l'essence est chère. Du coup, comme ça va être interdit, ça va devenir un peu compliqué. Donc soit je vais reprendre ma voiture mais pour l'écologie ce n'est pas génial, soit je vais acheter une trottinette".
"Ils ont beaucoup de droits mais pas beaucoup de devoirs"
Une solution également évoquée par Estelle qui se rend tous les jours au lycée en trottinette électrique. "Non seulement c'est amusant mais en plus ça va plus vite que le vélo. Et ça ne nous oblige pas à prendre le bus. Si on fait un minimum attention et qu'on ne fait pas ça sous alcool, je ne vois pas le danger que ça pourrait représenter pour les gens", estime la jeune fille.
Un avis que ne partage pas Jean-Pierre, motard depuis 15 ans, et qui a voté contre le maintien de ces engins. "Ils ont beaucoup de droits mais pas beaucoup de devoirs. Ça zigzague naturellement parce que c'est tellement maniable que ça ne peut pas rouler droit. C'est très peu visible, ça se faufile partout, ça surgit de n'importe où. J'en ai une peur bleue de ces trottinettes". Ce Parisien milite également pour que les rues de la capitale soient mieux aménagées pour accueillir les vélos, tout aussi dangereux, selon lui, pour la circulation.