Le tribunal correctionnel de Paris rendra le 18 octobre son jugement dans le second volet du procès des époux Balkany, édiles de Levallois-Perret, qui porte sur des délits de blanchiment de fraude fiscale et de corruption entre 2007 et 2014. Cette décision tombera donc un mois après le jugement dans le premier volet, portant sur le seul délit de fraude fiscale, mis en délibéré au 13 septembre.
Contre Patrick Balkany, le parquet national financier a requis successivement quatre ans de prison pour fraude fiscale, puis sept ans pour blanchiment et corruption. Il appartiendra au tribunal de prononcer ou pas une confusion des peines, s'il condamne dans ces deux dossiers le maire de la commune de l'ouest parisien.
Patrick Balkany, cinq semaines entre coups de sang et gouaille culottée
Pendant cinq semaines, entre coups de sang et gouaille culottée, le baron des Hauts-de-Seine aura tout tenté pour n'apparaître que comme un "fraudeur passif" ayant la corruption en "horreur", rattrapé par sa "manie de vouloir toujours faire plaisir". Le ton est différent, à la barre, où il vient dire mercredi ses derniers mots. "Je n'aspire qu'à une chose, c'est de pouvoir rester auprès de ma femme parce qu'elle a besoin que je sois près d'elle", dit-il, regrettant d'avoir entraîné là son fils Alexandre. Patrick Balkany, 70 ans, a affronté les cinq semaines de procès sans son épouse et première adjointe Isabelle, 71 ans, en convalescence après une tentative de suicide début mai.
Le parquet national financier (PNF) a requis une peine à la hauteur de "l'atteinte à la démocratie" qu'il reproche au maire LR de cette commune cossue de l'ouest parisien: sept ans de prison ferme, son incarcération immédiate, dix ans d'inéligibilité et la confiscation de tous ses biens. Contre elle, le parquet a demandé quatre ans avec sursis et 500.000 euros d'amende. Patrick Balkany et son épouse Isabelle sont soupçonnés d'avoir caché 13 millions d'euros d'avoirs au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas, Pamplemousse aux Antilles et Dar Guycy à Marrakech : une affaire devenue "un symbole de l'impunité des puissants".