Déjà renvoyé devant le tribunal dans l’affaire Bygmalion et mis en examen dans le dossier dit "des écoutes", Nicolas Sarkozy voit un nouveau front judiciaire se dresser devant lui. Après deux jours de garde à vue, l’ancien chef de l’État a été mis en examen mercredi soir dans l’affaire du financement illégal présumé de sa campagne électorale de 2007. Nicolas Sarkozy, qui nie les faits qui lui sont reprochés, a été mis en examen pour "corruption passive", "financement illégal de campagne électorale" et "recel de fonds publics libyens" et placé sous contrôle judiciaire.
Deux journées d’audition. Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir touché un financement d’environ 50 millions d’euros en liquide de la part du régime de Mouammar Kadhafi, qui cherchait à sortir de son isolement diplomatique. Mardi matin, il a été placé en garde à vue par les policiers de l’OCLCIFF (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières). Ces derniers l’ont notamment confronté aux accusations de Ziad Takieddine, intermédiaire présumé des transactions, confortées par les déclarations d’ex-dignitaires libyens.
Un régime particulier. Autorisé à rentrer passer la nuit chez lui mardi soir, avant d’être à nouveau auditionné mercredi, l’ancien président a à nouveau bénéficié d’un régime particulier au moment de sa mise en examen : les juges d’instruction se sont déplacés jusque dans les locaux de la police judiciaire pour la lui notifier, en fin de journée. Une manière, probablement, d’éviter à Nicolas Sarkozy un déferrement devant les caméras.
Plusieurs mis en examen. Dans le dossier du financement libyen, l’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, proche de Nicolas Sarkozy, est déjà mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, en raison d’un virement suspect de 500.000 euros qu’il a justifié par la vente de deux tableaux. Ziad Takieddine, également mis en examen, affirme quant à lui avoir remis 5 millions d’euros d’argent libyen au camp Sarkozy, quelques mois avant son accession à l’Elysée.