Un nouveau portail web de collectes de données, destiné à mieux lutter contre l'absentéisme des fonctionnaires territoriaux, évalue à 7,85% ce taux d'absentéisme hors maternité, selon les premiers résultats, basés sur les données de 2015, publiés cette semaine.
Des données sur 263.000 agents. Ce portail, en ligne depuis décembre 2016, a été développé par la start-up Havasu sur la base d'une vaste étude lancée il y a un an par l'association des DRH des grandes collectivités, en partenariat avec l'Institut national des études territoriales. Il a permis à 119 collectivités, représentant 263.000 agents (14% de la fonction publique territoriale), 64% des 25 plus grandes villes et 26% des départements, de rentrer précisément leurs données de 2015. Elles ont révélé un taux d'absentéisme moyen de 7,85%, significativement inférieur au taux calculé par le courtier en assurance Sofaxis (9,3% en 2015).
Une étude basée sur une définition commune de l'absentéisme. L'évaluation annuelle de Sofaxis, l'une des rares disponibles sur le sujet, incluait jusqu'à présent les absences pour maternité, non comprises dans le nouveau tableau de bord. "Le premier objectif était de proposer une définition partagée de la notion d'absentéisme. Le second, de définir un tableau de bord permettant des comparaisons objectives et rigoureuses entre les collectivités", explique Johan Theuret, président de l'association des DRH des grandes collectivités.
"Elles vont pouvoir se comparer par types d'absences et affiner ce que représentent les accidents du travail, maladies professionnelles et congés longue durée (30% du volume des absences), afin de mettre en place des politiques de prévention", ajoute Johan Theuret.
Les filières techniques et médico-sociales sont les plus touchées. Outre le taux d'absentéisme global, les résultats montrent que l'absentéisme n'est pas uniforme selon le type de collectivité. Il est plus élevé dans les communes et surtout dans les centres communaux d'action sociale (CCAS, maisons de retraite, soins infirmiers à domicile) que dans les conseils départementaux, régionaux et communautés d'agglomération.
Deux filières sont particulièrement touchées : technique (8,9%) et médico-sociale (9,3%), majoritairement occupées par des métiers en catégorie C (la moins rémunérée et la plus pénible), qui concerne 76% des agents territoriaux. Ce taux est nettement inférieur dans les filières sportive, culturelle et de l'administration (respectivement 4,7%, 5,2% et 6,2%).