Étudiants, lycéens, mais aussi des plus jeunes avec leurs parents… Quelque 29.000 personnes selon la préfecture de police, 40.000 selon les organisateurs, ont défilé vendredi à Paris, pour faire entendre la colère de la jeunesse devant l'insuffisance des politiques de lutte contre le réchauffement climatique. Parti du Panthéon, le cortège a rejoint les Invalides, en passant par Montparnasse.
"Si le climat était une banque, on l'aurait déjà sauvé". "Fondu, c'est foutu!", prévenait une pancarte. "Sans pétrole, la fête est plus folle", "Si le climat était une banque, on l'aurait déjà sauvé", disaient d'autres. Till, 12 ans, se disait par exemple préoccupé après être resté malade pendant un mois en raison de la pollution. "À un moment, il faut réagir,", a-t-il expliqué.
La place du Panthéon est envahie par les jeunes manifestants. On attend les chiffres officiels. #MarcheClimatpic.twitter.com/WWkXSvloDp
— laura (@Champion_Laura) 15 mars 2019
Odile et Thierry, 63 ans, étaient eux venus avec leur fille Chloé, 23 ans, étudiante à la Sorbonne. "Si un rassemblement se fait, tous unis, jeunes, vieux, ça peut peut-être avoir un impact", espérait Odile, qui a "connu Mai 68" avec ses rapprochements entre étudiants et ouvriers. Pour Chloé, "c'est une manifestation pour l'écologie mais aussi les droits des étudiants" et contre Parcoursup.
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Des jeunes bloquent l'entrée de la Société générale. Dans le cortège, on repérait des scouts, des membres de syndicats étudiants, un panneau "gilets jaunes Paris 20ème" aussi. On pouvait également entendre des slogans anti-capitalistes entre les désormais classiques "Et un, et deux, et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité" ou "Rejoignez-nous, ne nous regardez pas".
Dans la matinée à La Défense, une centaine de lycéens et étudiants avaient bloqué pendant trois heures, dans le calme, l'entrée du siège de la Société générale, accusée de financer des projets énergétiques nuisibles au climat.
Des manifestations aussi en province. La mobilisation était également importante aux quatre coins de la France. À Nantes, quelque 10.500 jeunes, selon la police, sont descendus dans la rue. Parti à 14h30, le cortège essentiellement composé de lycéens et d'étudiants était encadré par des bénévoles. Aucun débordement n'a été signalé. À Lille, ils étaient 6.200 selon la préfecture du Nord, à partir de la Grand-Place, pour défiler dans le centre-ville pendant près de deux heures. À Montpellier, environ 5.500 jeunes ont défilé, alors qu'ils étaient un millier à Rouen et Saint-Étienne, 1.800 à Saint-Brieuc, plus de 2.000 à Clermont-Ferrand, 2.800 à Tours. Plus de 3.000 jeunes ont défilé à Bordeaux, tandis qu'ils étaient 5.000 à Strasbourg. À Marseille, la police a compté 1.300 manifestants, les organisateurs 5.000.