Froid : dans l'UE, des réserves de gaz encore remplies, les marchés plutôt «détendus»

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Les réserves de gaz, très sollicitées pour le chauffage pendant l'hiver, sont encore remplies à plus de 80% en moyenne dans les pays de l'Union européenne. © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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avec AFP // Crédits photo : JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Au moment où un froid intense s'abat sur le continent, les réserves de gaz, très sollicitées pour le chauffage pendant l'hiver, sont encore remplies à plus de 80% en moyenne dans les pays de l'Union européenne, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI).

Les réserves de gaz, très sollicitées pour le chauffage pendant l'hiver, sont encore remplies à plus de 80% en moyenne dans les pays de l'Union européenne, au moment où un froid intense s'abat sur le continent, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI). Les stocks nationaux sont en moyenne à 82,4% de leur maximum, selon les dernières données remontant à dimanche. Taux similaire à celui de l'an dernier à la même date (83%).

Le taux de remplissage va de 99,5% au Portugal à 72,1% en Croatie. La France est à 79,7%, l'Italie à 78,6%, la Belgique à 81,8%, l'Autriche à 92,2%, l'Allemagne à 89,7%. Hors de l'UE, la Grande-Bretagne affiche un taux de remplissage de 98%. En revanche, l'Ukraine est à 26%. L'approvisionnement gazier en Europe est sujet à de fortes tensions depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022.

 

Réduction des achats de gaz russe

L'UE a réduit ses achats de gaz russe acheminés par gazoducs, et recourt désormais fortement à du gaz liquéfié (GNL), venu notamment des États-Unis mais aussi encore de Russie (notamment via TotalEnergies et ses infrastructures sibériennes). En prévention des températures hivernales, l'UE avait atteint pour cette saison son objectif de 90% de stockage dès le mois d'août. À ce stade, les marchés du gaz comme de l'électricité en Europe restent plutôt "détendus" et n'ont pas montré de grosses réactions, observe Laurent Nery, directeur des analyses de marchés pour Engie.

Cette situation pour le gaz est liée à l'importance des stocks, mais aussi à un changement de comportement des consommateurs et une meilleure efficacité, notamment dans les bâtiments, qui s'observe depuis la crise énergétique, dit-il à l'AFP : "si le même froid avait sévi il y a cinq ans, la demande de gaz aurait été de 10 à 15% supérieure sur le chauffage". Dans le même temps, les industries (engrais, acier, verrerie...) ont modéré leur demande, dans un contexte économique par ailleurs ralenti.

"Pour la suite, nos météorologues nous préviennent de l'arrivée de nouveaux épisodes de froid d'ici fin janvier, mais nous ne sommes pas inquiets, au vu des stocks de gaz", ajoute-t-il, alors que cette énergie se situe aujourd'hui "autour 30 euros le MWh", très loin des pics de 2022 (plus de 100, voire 300 euros/MWh). Même sérénité affichée sur l'électricité. "Ce n'est pas un blizzard arctique, les éoliennes produisent un peu moins, mais elles produisent et l'Europe est interconnectée", souligne M. Néry.

Si une nouvelle vague de froid devait encore réduire leur apport, il resterait des "marges avec les centrales à gaz et on a de bons stocks hydrauliques", rassure-t-il. Un pic ponctuel sur les prix de marché peut cependant intervenir en cas de températures extrêmes, comme celles rencontrées en Finlande en début de semaine, ajoute-t-il.