Le Premier ministre Bernard Cazeneuve s'est exprimé à l'issue du Conseil de défense qui avait été convoqué par le chef de l'Etat à l'Elysée vendredi matin, au lendemain de la fusillade qui a eu lieu sur les Champs-Elysées. A deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, il a tenu à rassurer les Français sur le dispositif de sécurité qui encadrera le scrutin et les a appelés à ne pas "céder à la peur" et à combattre "l'obscurantisme et l'intolérance".
"Moment démocratique fondamental". "Le gouvernement est pleinement mobilisé. Rien ne doit entraver ce moment démocratique fondamental pour notre pays. A la veille d'un rendez-vous majeur, j'en appelle à l'esprit de responsabilité et à la dignité de chacun. Il nous appartient de ne pas céder à la peur, la manipulation, qui feraient le jeu des ennemis de la République", a déclaré le Premier ministre, invitant à ne "jamais céder à la peur, à la division et à l'outrance". "C'est l'obscurantisme et l'intolérance qui doivent être combattus et c'est l'unité qui doit prévaloir", a-t-il conclu.
Dispositif de sécurité. "Au cours des prochains jours, 50.000 policiers et gendarmes seront mobilisés", a rappelé le Premier ministre, qui n'a pas annoncé de nouvelles mesures de sécurité. Dans le cadre de l'opération Sentinelle, 7.000 militaires sont déployés. "Au-delà des moyens traditionnels, des unités spécialisées et d'intervention sont placées en état d'alerte pour garantir une réactivité totale", a assuré Bernard Cazeneuve. Les CRS et les escadrons de gendarmerie mobile "seront plus orientés sur des missions de sécurisation des élections", a-t-il détaillé.
Présidentielle sous le régime de l'état d'urgence. Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, la présidentielle, à l'issue extrêmement incertaine, se déroule sous le régime de l'état d'urgence, instauré dans la foulée des attentats du 13 novembre 2015 et prolongé plusieurs fois.