Chercheur en sciences politiques au Cevipol et membre de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès, Gaël Brustier a beaucoup travaillé sur les "Indignados" espagnols et sur le parti Podemos. Depuis plus d’une semaine, il se rend chaque jour place de la République, où se déroule l’opération Nuit Debout.
"Un mouvement très générationnel". "C’est un mouvement qui m’a semblé tout de suite très générationnel", explique-t-il sur Europe 1. "L’assistance est quand même très jeune et refuse globalement d’être prise en étau entre l’état d’urgence d’une part, et l’urgence économique d’autre part".
"Un moment civique assez important". "Le mouvement Nuit Debout n'est pas "une simple dénonciation de la loi Travail, qui répondrait à une nostalgie de la France de 1975. Ce n’est pas du tout ça. Il ne faut pas penser que ce sont des gens protégés", assure le politologue. "C’est un moment civique assez important".
"Ça ne se site pas sur un axe gauche-droite". Salué par certains hommes politiques, critiqué par d'autres, les noctambules insistent sur le côté "anti-parti politique" de la mobilisation. "Il est évident qu’il y a, à l’origine, des gens qui ont imaginé cette chose. Mais très vite, le mouvement ne s’est pas résumé à la somme de ses organisateurs. Ça ne se situe pas non plus sur un axe gauche-droite", explique Gaël Brustier, qui dresse un parallèle avec le mouvement altermondialiste, il y a 15 ans. "Il y a cette même question sous-jacente : est-ce qu’on peut changer le monde sans prendre le pouvoir ? C’est un mouvement qui porte sa part d’utopie ou d’illusion, mais en démocratie, elles ne sont pas encore interdites."