"Une perte de cette ampleur, c'est un drame national, d'où l'importance de la solidarité nationale", a réagi Christiane Lambert sur Europe 1. 7:48
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Justine Hagard , modifié à
La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, était ce dimanche matin sur Europe 1 pour réagir à l'épisode historique de gel qui a touché les agriculteurs français ces deux dernières semaines. "Un drame national", selon elle, mais l'aide d'un milliard d'euros annoncé par le Premier ministre est "un premier ballon d'oxygène".
INTERVIEW

"La perte est historique", a alerté Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. Invitée d'Europe 1 dimanche matin, elle est revenue sur l'épisode de gel qui a pris de court les agriculteurs français ces deux dernières semaines. "Une catastrophe économique nationale se profile", souligne-t-elle. "Pour le vin et la viticulture, l'estimation est à 2 milliards de pertes, pour les fruits, c'est 1,5 milliards, et je ne parle pas des betteraves et des autres cultures", a précisé la présidente de la FNSEA. 

Le Premier ministre Jean Castex avait annoncé la veille une aide d'un milliard d'euros. "Un milliard, c'est le quart de cette perte", a commenté Christiane Lambert, toutefois soulagée puisqu'il s'agit selon elle d'"un premier ballon d'oxygène indispensable pour donner de la trésorerie à des agriculteurs qui se retrouvent avec zéro recette du jour au lendemain".

"Psychologiquement, c'est dramatique"

Pour certains agriculteurs durement touchés, l'épisode de gel pourrait provoquer une année et demi sans recette. "Une perte de cette ampleur, c'est un drame national, d'où l'importance de la solidarité nationale", a déclaré la présidente de la FNSEA. "Il faut aussi penser à toutes les entreprises en aval. Celles qui n'auront pas de fruits pour faire les compotes, les jus de fruits, les boissons, pas de salariés pour calibrer, trier, emballer, pas de jeunes pour les jobs d'été dans les vignes et les vergers", a ajouté Christiane Lambert.

La présidente de la FNSEA a également rappelé qu'au-delà des conséquences économiques, l'impact sur les agriculteurs est aussi psychologique. "Psychologiquement, c'est dramatique. Moi, j'ai vu des producteurs pleurer, des familles ravagées" par "la peur de perdre" leur exploitation, a-t-elle raconté.

Les conséquences du changement climatique

La présidente a également rappelé que les agriculteurs sont confrontés quotidiennement aux conséquences du dérèglement climatique. "Il y a deux ans, les producteurs dans la vallée du Rhône ont eu des orages de grêle qui ont tout cassé. L'année dernière, c'était la neige, qui est tombée alors que les vergers étaient en fleur. Et cette année, c'est le gel", constate Christiane Lambert. "Donc on voit bien que cette répétition rend les choses plus compliquées et appelle des changements importants", a-t-elle conclu.