Trois journalistes de Cnews et BFM-TV ont porté plainte samedi pour "violences aggravées" et "tentative d'agression en réunion" sur la place du Capitole à Toulouse où s'achevait une manifestation des "gilets jaunes", ont indiqué les deux chaînes de télévision.
"Je suivais la manifestation au Capitole et je me suis fait courser", a raconté le journaliste de BFMTV Jean-Wilfrid Forquès, qui a porté plainte avec son collègue reporter d'images Maxime Sounillac pour "tentative d'agression en réunion". Sous l'injonction de deux gardes de sécurité qui l'accompagnent depuis une semaine, le journaliste de 53 ans a dû courir pour échapper à ses assaillants. "C'était un véritable lynchage, et la cible c'était BFMTV", a-t-il déclaré, "ça a dégénéré dès qu'ils ont vu BFMTV sur le terrain".
"Journalistes collabo". Sur l'une des plaintes, le journaliste de Cnews Jean-Luc Thomas raconte avoir subi l'assaut d'un groupe de 50 à 100 manifestants qui criaient "journalistes collabo" alors qu'il se trouvait avec "5 ou 6 journalistes"."Au même moment, plusieurs personnes ont commencé à me donner des coups de pied et me pousser afin de me faire chuter", peut-on lire sur le procès-verbal de police. Le reporter de CNews a raconté avoir reçu des coups de pied, des crachats, une bouteille d'eau en plein visage, avant d'être "coursé" dans une rue adjacente, sans toutefois être blessé. Il a déclaré avoir porté plainte pour "violences aggravées lors d'une manifestation sur la voie publique". Les deux circonstances aggravantes sont selon lui: l'exercice de son métier de journaliste et d'une mission de service public.
Une vidéo visionnée plus de 700 fois en 4 heures. Dans une vidéo publiée sur le compte Facebook des gilets jaunes de Toulouse visionnée plus de 700 fois en 4 heures, on voit effectivement les deux journalistes de BFMTV et leurs trois confrères de Cnews être hués et pris à parti par une foule hurlant "collabo BFM". Dans un mail envoyé vendredi soir aux "gilets jaunes" en Haute-Garonne, Yves Garrec, un des responsables du mouvement avait pourtant appelé à "respecter" les journalistes, présents pour faire "leurs jobs" et sans lesquels "nous n'existerions pas médiatiquement".
Plainte du Midi Libre après l'agression d'un journaliste par des manifestants à Béziers
Deux journalistes du quotidien régional Midi Libre ont déposé plainte samedi à Béziers, dans l'Hérault, pour dégradation de l'agence locale et des coups portés par des "gilets jaunes" sur l'un d'eux, a déclaré Olivier Biscaye, rédacteur en chef. Environ 300 "gilets jaunes", qui s'étaient donnés rendez-vous devant le théâtre de Béziers, ont fait une halte au niveau de l'agence biterroise du quotidien régional, en plein centre-ville, accusant le média d'être "à la botte du gouvernement" et "vendu à Macron", rapporte dans un communiqué la Sojomil (société des journalistes de Midi Libre).