Le couvre-feu décrété mardi à l'île de la Réunion, secouée par une flambée de violences en marge du mouvement des "gilets jaunes", a été levé dimanche par la préfecture, soulignant "l'évolution favorable" de la situation en dépit d'une douzaine de barrages maintenus.
143 interpellations. La nuit de samedi à dimanche a été calme, a ajouté la préfecture dans un communiqué, précisant que 143 personnes au total avaient été interpellées depuis le 17 novembre. Une vague de violences avait alors éclaté et duré plusieurs jours, attisée par des bandes de jeunes casseurs souvent désœuvrés dans une île où le taux de chômage atteint 22,8% et celui de pauvreté 40%. "Au regard de l'évolution favorable constatée, le préfet de La Réunion a décidé de ne pas reconduire cette restriction de circulation" qu'est le couvre-feu, a indiqué la Préfecture dans un communiqué.
Les établissements scolaires toujours fermés. Mais la vie continue d'être perturbée sur l'île. Les transports en commun de l'île n'ont pas été rétablis. L'aéroport fermera une nouvelle fois à 16 heures. Des vols ont été reportés et les avions doivent faire escale à Maurice ou Nairobi pour s'approvisionner en kérosène. Fermés depuis une semaine, les établissements scolaires, les crèches et l'université pourraient rouvrir lundi si les conditions sont réunies, selon la préfecture qui a ajouté devoir encore examiner, avec le rectorat et les communes, "la reprise échelonnée de l'accueil des élèves".
Pénurie de carburant. Dans toutes les communes, les stations-service sont confrontées à un manque de carburants et les files d'attente s'allongent pour les automobilistes avec des pleins limités à un maximum de 20 euros. "Cette nuit, 30 stations-service ont pu être livrées en carburant", a souligné la préfecture, conseillant néanmoins aux usagers de limiter les déplacements aux seuls besoins essentiels.