La mission antiterroriste militaire Sentinelle sera mobilisée de manière "renforcée" samedi dans le cadre des manifestations des "gilets jaunes" afin de protéger des bâtiments officiels et autres "points fixes", a rapporté mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Cette initiative annoncée par le président Emmanuel Macron en Conseil des ministres permettra aux forces de l'ordre de se "concentrer sur les mouvements, sur le maintien et le rétablissement de l'ordre", a justifié Benjamin Griveaux. "On a à notre disposition cette mission Sentinelle assurée par des militaires et qui ont parfaitement vocation à sécuriser les lieux, comme d'ailleurs nos concitoyens ont l'habitude de les voir", a-t-il poursuivi.
Une batterie de mesures pour répondre aux violences
Manifestations interdites sur les Champs-Élysées et dans certains quartiers des grandes villes en cas de présence d'"ultras", préfet de police de Paris remplacé, contraventions alourdies : le Premier ministre Édouard Philippe avait annoncé dès lundi une batterie de mesures pour répondre aux violences ayant émaillé la dernière manifestation des "gilets jaunes", samedi 16 mars à Paris. Une voiture de Sentinelle avait été incendiée par des manifestants près de la Tour Eiffel le 9 février.
L'opération Sentinelle représente une mobilisation sans précédent de l'armée sur le territoire national depuis la guerre d'Algérie. Des chiffres de 2017 faisaient état de 7.000 militaires déployés en permanence - pour moitié en région parisienne - depuis les attentats de janvier 2015 à Paris. Les militaires protègent en France des sites religieux (synagogues, mosquées...), des lieux particulièrement exposés au risque terroriste ou très fréquentés (lieux touristiques, gares...). Ils sont présents de manière quasi permanente sur certains sites comme les aéroports ou les musées.
Édouard Philippe annule son déplacement en Guyane ce week-end
Le Premier ministre Edouard Philippe a décidé d'annuler son déplacement prévu ce week-end en Guyane et de le reporter sine die en raison des "questions d'ordre public" liées aux violences lors des manifestations de "gilets jaunes", a annoncé Matignon. "Compte tenu du contexte particulier lié aux questions d'ordre public, le Premier ministre a décidé de reporter son déplacement en Guyane", a indiqué Matignon à l'AFP mercredi soir.