Le préfet de police de Paris Michel Delpuech sera remplacé par Didier Lallement, actuel préfet de Nouvelle-Aquitaine, a annoncé lundi le Premier ministre Édouard Philippe, en présentant les réponses de l'exécutif aux violences de samedi dans la capitale, en marge du 18ème samedi de mobilisation des "gilets jaunes".
Michel Delpuech était déjà sur la sellette. "Mercredi, en Conseil des ministres, le président de la République nommera préfet de police Didier Lallement, ancien secrétaire général du ministère de l'Intérieur, actuel préfet de la Nouvelle-Aquitaine", a indiqué Édouard Philippe. Il remplacera Michel Delpuech, 66 ans, qui était régulièrement donné partant entre affaire Benalla et polémiques à répétition sur la gestion de l'ordre public dans la capitale.
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"Des consignes inappropriés" pour l'usage des LBD. Au cours de son allocution, le Premier ministre a déploré par ailleurs que "des consignes inappropriées ont été passées pour réduire l'usage" des lanceurs de balle de défense (LBD). "Nous allons renforcer la fermeté de notre doctrine de maintien de l'ordre", a ajouté Édouard Philippe.
"Des choses ont échappé" à Michel Delpuech. Christophe Castaner a estimé que Michel Delpuech avait été "déstabilisé" par des "choses qui lui ont échappé". Regrettant une "inhibition" des forces de l'ordre et une stratégie du maintien de l'ordre "pas mise en oeuvre", le ministre de l'Intérieur a affirmé lundi soir sur LCI que "des décisions, des instructions ont échappé" au préfet de police. "Il est important que nous puissions établir à quel niveau des fautes ont été commises", a souligné Christophe Castaner, expliquant que "des consignes ont été données en-dessous du préfet de police". "Je sais où, je sais qui" a passé ces consignes, a affirmé le ministre.
Des responsables de la hiérarchie policière vont-ils être démis de leurs fonctions ? "Je pense que c'est nécessaire", a-t-il répondu. "Il n'est pas normal qu'une stratégie définie par le ministre au nom du gouvernement puisse être aménagée" à son insu, a-t-il ajouté. Le limogeage de Michel Delpuech ne répond pas à une "logique de fusible", mais "il est nécessaire de faire appel à un préfet qui a de la poigne, comme le préfet Lallement, qui doit remettre de l'ordre là où c'est nécessaire", a encore justifié Christophe Castaner.