La Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU a réclamé mercredi à la France une "enquête approfondie" sur les violences policières qui se seraient produites pendant les manifestations des "gilets jaunes" depuis la mi-novembre.
Dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, Michelle Bachelet a déclaré que les "gilets jaunes" manifestent contre "ce qu'ils considèrent comme (leur) exclusion des droits économiques et de (leur) participation aux affaires publiques".
"Nous demandons une enquête approfondie". "Nous encourageons le gouvernement (français) à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force", a-t-elle ajouté. Michelle Bachelet a rappelé que "les inégalités touchent tous les pays" et que "même dans des Etats prospères, des gens se sentent exclus des bénéfices du développement et privés de droits économiques et sociaux".
Elle pointe du doigt la répression au Soudan, au Zimbabwe. Elle n'a toutefois cité que la France comme pays prospère, mais a dénoncé les répressions violentes des manifestations qui se sont produites récemment au Soudan, au Zimbabwe et en Haïti. Les manifestants "réclament un dialogue respectueux et de vraies réformes. Et pourtant, dans plusieurs cas, ils sont accueillis par un usage violent et excessif de la force, par des détentions arbitraires, des tortures et même selon certaines informations des exécutions extra-judiciaires", a-t-elle déploré.
Une centaine de cas d'accusations de violences policières. Depuis le début en France du mouvement de contestation des "gilets jaunes" à la mi-novembre, l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) a été saisie d'une centaine de cas d'accusations de violences policières. Plusieurs manifestants affirment avoir été blessés par des tirs de lanceur de balle de défense (LBD), une arme qui suscite de vives controverses en France.