Une carrure impressionnante : 1,92 m pour 91 kg. Christophe Dettinger, ancien champion de France de boxe des poids lourds légers, a été placé en garde à vue lundi. Il est soupçonné d'avoir agressé deux gendarmes mobiles lors de l'"acte 8" des "gilets jaunes" à Paris. Les images de l'altercation, largement diffusées sur les réseaux sociaux, témoignent de la violence des coups assénés contre les agents des forces de l'ordre. Les deux gendarmes se sont vu prescrire deux et quinze jours d'incapacité totale de travail. Interrogé par Europe 1, l'un d'entre eux confie n'avoir "jamais vécu ça".
"J'ai déjà fait des maintiens de l'ordre, mais jamais avec une telle violence en si peu de temps", assure cet agent des forces de l'ordre. "Quand on voit comme il est… c'est quelqu'un qui a envie d'en découdre, avec moi notamment. Je ne sais pas pourquoi", relève-t-il.
"C'est lui qui s'est avancé pour frapper". La scène s'est déroulée sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor qui enjambe la Seine, reliant le jardin des Tuileries au musée d'Orsay. "On était en train de reculer pour se positionner, et on voit bien [sur les deux vidéos diffusées, ndlr] que c'est lui qui s'est avancé vers nous pour frapper. Il visait vraiment le visage pour nous mettre au sol, K.O", poursuit le militaire. "C'est surprenant. Nous, on n'avait aucune violence envers les manifestants. On ne veut pas blesser les gens pour rien".
Une vidéo d'explications. Christophe Dettinger s'est rendu de lui-même à la police lundi matin. Dans une vidéo diffusée sur Facebook au même moment par une utilisatrice se présentant comme sa belle-sœur, l'individu indique, face caméra, soutenir le mouvement des "gilets jaunes". Il tente de justifier son geste en expliquant avoir voulu se défendre après un gazage. "j'ai voulu avancer sur les CRS, je me suis fait gazer […]. À un moment la colère est montée en moi, j'ai mal réagi. Oui, j'ai mal réagi, mais je me suis défendu", plaide-t-il.
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"Ça aurait pu être bien plus grave", réagit le gendarme. "Il suffit que l'on tombe au sol. On était au-dessus de la Seine, il nous jette dans la Seine… avec l'équipement il est impossible de nager. On coule automatiquement. C'était de la violence gratuite". Il déclare encore avoir porté plainte avec son collègue. "La justice fera son travail", conclut-il.