Les forces de l'ordre ont effectué 4.523 interpellations sur tout le territoire depuis "l'acte 1" du mouvement des "gilets jaunes" le 17 novembre, indiquent lundi de sources policières. Ces interpellations ont donné lieu à 4.099 gardes à vue. Pour la seule journée de samedi dernier, "acte 4" de cette mobilisation inédite, près de 2.000 personnes ont été interpellées, un chiffre record, dont 1.709 ont été placées en garde à vue.
Nuñez défend les interpellations. Le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez a défendu lundi le nombre record d'interpellations réalisées, et qui ont été critiquées par des avocats. "Il n'y a pas eu d'interpellations préventives. Il y a eu des contrôles préventifs qui ont été mis en place", a affirmé Laurent Nuñez en déplacement à Bordeaux, théâtre de violences et de pillages samedi dans le sillage de la mobilisation des "gilets jaunes".
Ces contrôles "consistent à faire ouvrir les sacs, et interpeller les individus que l'on trouve en possession d'armes par destination", a-t-il expliqué. "On constate une infraction et ensuite les individus sont placés en garde à vue (...) où les investigations se poursuivent. On constate ou pas la réalité de l'infraction, qui est la volonté ou non de participer à un attroupement armé".
Les avocats contestent la réalité des infractions. Le nombre d'interpellations de samedi a permis d'enrayer l'escalade de la violence redoutée pour l'"acte 4" des "gilets jaunes", affirment les autorités. Des scènes de guérilla urbaine le 1er décembre avaient fait craindre au pouvoir une nouvelle escalade.
Mais, côté avocats, on conteste la réalité des infractions, notamment lors des interpellations réalisées samedi matin très tôt, qui s'apparentaient davantage à "un outil de dissuasion vis-à-vis de la population" selon l'un d'eux, Me Avi Bitton, défenseur d'une famille arrêtée puis relâchée dans la soirée "sans poursuites".