Les fonctionnaires attendent un vrai coup de pouce du gouvernement jeudi, alors que ce dernier doit annoncer un relèvement du point d'indice qui pourrait être compris entre 0,5 et 1%. Malgré cela, depuis 2010 et le début du gel du point d'indice, les 5,5 millions de fonctionnaires actifs n'ont pas perdu en pouvoir d'achat. Derrière ce tour de passe-passe se cache un mécanisme dont on parle peu : la GIPA ou garantie individuelle du pouvoir d'achat.
Compenser l'inflation. La GIPA, c'est une sorte de voiture balai qui permet aux fonctionnaires dont la rémunération a augmenté moins vite que l'inflation d'obtenir, après coup, un rattrapage de l'inflation à l'euro près. Le fonctionnement est simple : chaque année au 31 décembre, l'administration regarde comment a évolué le traitement d'un agent sur les quatre dernières années. En admettant que le fonctionnaire ait gagné quelques échelons, du fait, par exemple, de son avancement à l'ancienneté, mais pas suffisamment pour couvrir la hausse des prix pendant cette période, le fonctionnaire touche alors la GIPA.
800 euros en moyenne. Versée au mois d'avril une fois que tous les calculs ont été faits, cette prime permet de rattraper très exactement la perte de pouvoir d'achat des agents. A l'inverse, si en plus de son ancienneté, le salarié de la fonction publique a eu une promotion importante et si l'augmentation qui en a découlé va au delà de la hausse des prix, il ne touche pas la GIPA. L'an dernier, rien que dans la fonction publique d'Etat, 160.000 personnes ont touché la GIPA, pour un montant moyen de 800 euros. C'est trois fois plus de fonctionnaires qu'en 2010.
Une mesure inégale pour les syndicats. Du côté des syndicats on reconnaît l'intérêt du dispositif qui permet aux fonctionnaires dont le salaire augmente très peu de ne pas subir l'inflation. On pointe cependant du doigt que les fonctionnaires qui prennent du galon, eux, se font avoir, puisque promotion mise de côté, ils se font dépasser par l'inflation. Et c'est le cas de l'écrasante majorité des fonctionnaires. Les syndicats attendent donc cette revalorisation du point d'indice qui pourrait coûter à l'Etat entre 1 et 2 milliards d'euros.